UATCI
40. ARAHABA NAHATRATRA NY TAONA VAOVAO

MADAGASCAR

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(Nous vous félicitons d’être toujours en vie en cette nouvelle année)

En cette période de crise et de pandémie de covid 19, les attaques de la bourgeoisie contre les travailleurs et les classes pauvres ne font que s’aggraver de jour en jour. Quand ce ne sont pas les dirigeants civils et militaires qui les formulent, ce sont les hommes de loi ou les religieux de toutes sortes. Tous servent de courroie de transmission à cette offensive. Il arrive aussi que ce soit des intellectuels qui jouent ce rôle. Voici quelques faits qui se sont déroulés ces derniers jours à Antananarivo.

L’indélicatesse chronique d’un journaliste

Ce type fustige ce que les patrons appellent l’ « absentéisme », et qualifie les travailleurs d’être des « indélicats à profiter de la situation en présentant des résultats de tests faussement positifs dans le but de ne pas travailler ».

Nous ne savons pas combien ses donneurs d’ordre le payent pour insulter ainsi les travailleurs. Ce journaliste n’ignore pourtant pas qu’aujourd’hui on sue sang et eau dans presque toutes les boites surtout en cette période de pandémie. De plus en plus de gens pensent qu’ils ne peuvent plus accepter cette dictature des riches, même lorsque celle-ci est dotée d’une sorte de parlement qui en fait est complètement bidon.

Lui, il n’a pas l’air d’être une lumière

« La lumière reviendra » affirme sans rire un autre plumitif à propos de l’incendie qui a détruit le site hydroélectrique d’Andekaleka. « Que la lumière soit ! » a-t’il sans doute appris au catéchisme. Les religieux de tous poils martèlent ça à longueur de trottoirs pour faire lanterner la population. Cette centrale assure près de la moitié de l’électricité consommée sur le réseau d’Antananarivo. Cela fait belle lurette que le délestage s’inscrit dans le quotidien des habitants des quartiers populaires. Cela fait des années que la JIRAMA (la société d’État qui gère l’eau et l’électricité) fait les poches aux consommateurs sans jamais apporter le moindre début de solution.

Les riches n’ont pas ce problème, ils ont les moyens de souscrire leur abonnement auprès de fournisseurs privés ou de posséder des groupes électrogènes, des panneaux solaires, etc.

Ils commencent sérieusement à nous pomper

Cette année c’est à la date du 11 janvier qu’a eu lieu la journée des officiers. Tous se sont fait plaisir en se donnant en spectacle, Andry Rajoelina le chef d’État en tête, suivi d’une brochette de galonnés de tous poils, en train de faire un footing ainsi que des mouvements de gymnastique appelés « pompes ». Dans son discours, le président a rappelé que les forces de l’armée sont le dernier rempart de la souveraineté de l’État et le général Serge Gellé, secrétaire d’État à la gendarmerie a fait une sorte de surenchère en disant « nous serons toujours les derniers remparts, qu’importe qui est au pouvoir… ».

Quand on sait que ce galonné vient récemment d’être promu général de corps d’armée, pour soi-disant « mettre fin aux violences » dans le pays, de tels propos font froid dans le dos et sont lourds de menaces. En fait ce sont les travailleurs qu’il a en ligne de mire. Mais la première des violences c’est celle de cet État qui vise à imposer la violence sociale d’une exploitation toujours plus grande.

Nous faisons le vœu suivant : Qu’en cette nouvelle année la peur change de camp. Elle pourrait être aussi celle des luttes victorieuses des travailleurs.


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