Élection présidentielle : ôte-toi de là que je m’y mette !
À l’approche de l’élection présidentielle au mois d’octobre, c’est le branle-bas au sein des partis politiques de la bourgeoisie. L’odeur de la soupe attise leurs narines !
Les coups de coudes et les peaux de bananes se multiplient pour écarter un concurrent. Ainsi, par exemple, le Pdci de Tidjane Tiam s’est regroupé dans un premier temps au sein de la Cap-Côte-d’Ivoire (Coalition d’Avenir pour la Paix en Côte-d’Ivoire), un regroupement d’une vingtaine de partis politiques dont le Fpi d’Affi N’Guessan, celui de Simone Gbagbo, de Soro Guillaume, de Blé Goudé et consort. Quant à Laurent Gbagbo, avec son parti, le Ppa-ci, il s’est lui-même mis à l’écart en refusant de s’allier avec ses anciens amis du temps où ils étaient ensemble au pouvoir durant dix ans.
Voilà que Tidjane Tiam, après avoir à peine conclu une union avec ce groupement politique, vient de signer un autre accord, cette fois-ci, avec le Ppa-ci de Laurent Gbagbo, pour créer un soi-disant « front commun ». Il n’a même pas daigné préalablement consulter ses partenaires regroupés au sein de la Cap-Côte-d’Ivoire, les mettant ainsi devant le fait accompli.
Ce « front commun » a aussitôt appelé au boycott des futures élections si les candidatures de Tidjane Tiam, Laurent Gbagbo, Soro Guillaume et Blé Goudé, jusque-là tous exclus de ces élections, ne sont pas réintégrés sur la liste électorale. Le « front commun » exige également la réorganisation de la Cei (Commission électorale indépendante), ainsi que la révision de la liste électorale déjà établie. Enfin, ces partis politiques s’opposent aussi à la candidature de Ouattara à un quatrième mandat.
À peine ce « front commun » constitué, voilà déjà qu’Affi N’Guessan, le dirigeant du FPI annonce à grands coups de trompette qu’il sera candidat quel que soit le cas de figure. Il dit qu’il est opposé à la candidature de l’actuel président mais il ne trompera pas grand monde car ce qu’il veut, c’est que celui-ci lui donne un os à ronger.
Dans ce combat de crocodiles, chacun voit midi à sa porte, l’objectif étant d’aller à la mangeoire. Quant à la candidature effective d’Alassane Ouattara, il laisse planer le doute et « réserve » sa réponse d’ici quelques jours. Ce qui est sûr c’est qu’au sein de son parti, le Rhdp, des crocodiles sont aussi prêts à se dévorer si d’aventure leur chef décide de se retirer.
Les travailleurs seraient bien naïfs de choisir entre tous ces candidats potentiels et de croire qu’un tel candidat vaut mieux qu’un tel autre. Tous se valent et sont absolument interchangeables. Au-delà de leurs discours, ce sont tous des serviteurs des intérêts bourgeois, des défenseurs du système capitaliste. À ce titre, ils sont avant tout des ennemis des travailleurs et des populations pauvres. Les travailleurs n’ont donc pas à choisir entre la peste et le choléra ! Derrière leur simulacre d’élection, il n’y a pas de démocratie qui tienne ! Avec ou sans la participation de Gbagbo, de Tidjane Tiam et consort, avec ou sans la candidature de Ouattara, il y a une dictature de la bourgeoisie contre le prolétariat !