ESATC : travailleurs en lutte

30 juin 2025

ESATC est une entreprise de placements qui fournit de la main d’œuvre au groupe chinois CSCEC chargé des travaux d’aménagement de l’autoroute périphérique d’Abidjan Y4-section 3, qui relie l’autoroute du nord à la voie de Dabou.  Une cinquantaine de travailleurs d’ESATC ont bloqué la direction, tôt le matin du 10 juin pour protester contre le non-respect du barème salarial et le non-paiement des heures supplémentaires. Ils exigent le paiement de leurs arriérés.

Toute la journée, aucun responsable chinois ni africain ne pouvait sortir de la «base vie» pour se rendre sur le chantier. Les travailleurs scandaient : « Trop c’est trop, nous voulons l’intégralité de notre argent », « Nous voulons de meilleures conditions de travail », « Stop au vol et au salaire de misère ».

C’est depuis le mois de septembre de l’année dernière que les travailleurs revendiquent ces points. ESATC et le collectif des travailleurs s’étaient mis d’accord sur les différents montants à payer mais CSCEC  qui doit décaisser l’argent ne veut lâcher que des miettes.

Malgré l’intervention des forces de l’ordre, en l’occurrence la gendarmerie d’Anyama, les travailleurs sont restés campés sur leur position jusqu’à 19H. Ce sont finalement les représentants de l’État, c’est-à-dire l’Ageroute et la Mission de Contrôle, qui vont venir au secours des employeurs en proposant une fois encore de faire appel à l’Inspection du travail.

Le lendemain 11 juin, bien avant l’arrivée des inspecteurs, les travailleurs déterminés et mobilisés ont durci encore plus le ton. Face au mécontentement grandissant, la direction a demandé du renfort à la gendarmerie pour se protéger.

Le temps que l’Inspection du travail finisse ces nouveaux calculs, les travailleurs continuent à se mobiliser pour être plus nombreux à la prochaine rencontre de négociation. Ils savent que c’est leur mobilisation qui peut faire céder le patron.