Beaucoup de bruit pour rien !
Le paludisme tue chaque année des milliers de personnes en Côte d’Ivoire. L’État est pourtant incapable de mener une lutte efficace pour le combattre, même s’il existe des mesures pour prévenir cette maladie et des médicaments pour soigner les malades.
Une enquête sur l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides, ainsi qu’un traitement préventif pour les femmes enceintes, a montré que la Côte d’Ivoire est loin d’atteindre le taux fixé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour ces deux indicateurs.
La raison de cet échec, selon les organismes en charge de mener cette lutte, serait le « mauvais comportement » des populations pauvres, du fait de « barrières socioculturelles ». Autrement dit, ce serait les pauvres eux-mêmes qui seraient les premiers responsables de la propagation de la maladie. Les dirigeants de cet organisme ont donc décidé de faire appel aux « rois et chefs traditionnels » pour promouvoir un « changement social des comportements ». Abengourou leur servira de ville test. C’est à se demander si les pauvres d’Abengourou sont si différents de ceux des quartiers pauvres d’Abobo, d’Adjahui ou de Yopougon.
Ce qui est certain, c’est que si les gens pouvaient accéder aux soins, avaient de quoi se nourrir convenablement, se loger, éduquer leurs enfants, et si les autorités arrangeaient les voiries et les caniveaux dans les quartiers pauvres, il est certain qu’on ne mourrait pas autant du paludisme.