Belyta : les travailleurs s’organisent pour reprendre la lutte
Belyta est une entreprise située dans la zone industrielle de Pk24 près du complexe industriel café-cacao. Elle existe depuis plus de deux ans et fabrique des assiettes cassables.
Les travailleurs de cette entreprise au nombre d’une centaine ont fait une grève pendant deux jours pour dénoncer les mauvaises conditions de travail. En effet, ils sont payés à la pièce. Ainsi, pour une assiette produite, le tarif est de 3,8 Fr ou 4 Fr selon la taille. Il faut produire mille assiettes pour avoir un salaire de 4 000 Fr.et il faut travailler au moins 11 à 12 heures par jour.
Le travail consiste entre autre à faire cuire ces assiettes dans des fours à plus de 200 degrés, sans aucune protection. On respire à longueur de journée l’odeur toxique des produits chimiques. La direction, de manière cynique, demande aux travailleurs de faire attention pendant la manipulation de ces produits sans pour autant donner des moyens de protection. Certains travailleurs tombent malades et crachent du sang. Malgré cela, ils sont tenus de venir tous les jours pour ne pas se retrouver à la porte. En cas de maladie, la direction demande aux travailleurs de rester simplement à la maison et souvent, quand l’absence dure, cela peut aboutir à un renvoi.
Pendant le travail, si une assiette se brise, la sanction est immédiate avec une réduction sur le salaire. Et pourtant, les débris sont récupérés pour être recyclés afin de produire de nouvelles assiettes.
Ce sont toutes ces conditions de travail inacceptables qui ont poussé ces ouvriers à marquer un arrêt de travail le vendredi 27 mars. Toutes les machines ont été arrêtées mais la direction n’a pas cédé. Elle a plutôt menacé de renvoyer ceux qui n’acceptaient pas de se plier à ses conditions. Les travailleurs ont aussitôt tenu une assemblée, ils ont compris que les deux jours de grève n’ont pas été suffisants pour faire reculer le patron. Ils ont décidé de reprendre le travail sans pour autant être démoralisés. Ils se sont dit que la prochaine fois ils s’organiseront mieux pour être plus forts que le patron.