Éditorial

C’est l’impérialisme qui est responsable de la situation au Moyen-Orient !

11 novembre 2023

Après un peu plus d’un mois de bombardements massifs opérés par l’armée israélienne, la ville de Gaza qui était déjà une prison à ciel ouvert, s’est transformée en cimetière à ciel ouvert. Cette ville n’est plus qu’un champ de ruines et de dévastation.

Même les hôpitaux, les écoles ou les camps de réfugiés sont bombardés sous prétexte qu’ils abritent les hommes du Hamas. En un mois, le nombre de morts a déjà dépassé 10 000 dont plus de 4 000 enfants auxquels il faut ajouter plus de 25 000 blessés. Les 2,3 millions d’habitants qui vivent à l’intérieur de la Bande de Gaza, (long d’environ 40 kilomètres, large de 6 à 12 km) sont coincés entre la mer et un mur de béton construit par l’État israélien. Le blocus est total : les hôpitaux ne peuvent plus soigner les blessés et les malades, l’eau potable est devenue si rare que certains meurent de soif ou de maladies causées par les eaux souillées, la nourriture y est quasi introuvable.

Les dirigeants des pays occidentaux, ceux des États-Unis en tête, si promptes à dénoncer le non-respect des droits de l’homme lorsqu’il s’agit de la Russie, de la Chine, de Cuba ou d’un pays qui n’accepte pas leur dictat, ferment les yeux devant les horreurs commises par l’État d’Israël. Ils arment et soutiennent cet État car il leur sert de base géostratégique avancée dans cette région du Moyen Orient si riche en pétrole et en pétrodollars. La création même de l’État d’Israël est issue de ce besoin de dominer cette région. Aujourd’hui, après un mois de bombardement, ils font mine de demander du bout des lèvres une « pause humanitaire » pendant qu’une population entière est en train de mourir devant leurs yeux.

La plupart des dirigeants des pays africains se sont alignés, tels des valets, derrière les dirigeants du monde impérialiste. Ouattara en Côte d’Ivoire et Macky Sall au Sénégal se sont particulièrement distingués par leur quasi-mutisme, eux qui sont si promptes à dénoncer le « non-respect de la constitution » par les juntes qui ont pris le pouvoir au Mali, Burkina, Niger et Guinée. Certains dirigeants africains ont même demandé à la Cédéao de sanctionner financièrement les putschistes et de les combattre militairement pour les contraindre à remettre le pouvoir aux présidents déchus. Mais en ce qui concerne la violation du droit à la vie du peuple palestinien, c’est motus et bouche cousue. Macky Sall a même fait interdire une manifestation en faveur des Gazaouis.

L’une des raisons de leur quasi-mutisme et de leur alignement sur la politique des dirigeants des puissances occidentales est que leur survie politique dépend en premier lieu de la protection bienveillante de ces mêmes dirigeants impérialistes. Ouattara n’a pas oublié que c’est grâce à l’appui de l’armée française qu’il est parvenu au pouvoir en 2011. Celle-ci est toujours présente sur le sol ivoirien et veille sur son poulain.

Macky Sall bénéficie aussi de la présence d’une base militaire au Sénégal. Ces deux pays constituent jusqu’à nos jours le pré-carré de l’impérialisme français en Afrique de l’Ouest. En échange de leur fidélité à l’ancienne puissance coloniale, les dirigeants de ces pays bénéficient d’une protection et reçoivent quelques miettes du pillage de leurs ressources naturelles, de l’exploitation des travailleurs et des petits
paysans de leur pays par les grandes firmes françaises et autres. Une autre raison qui les pousse à la prudence, c’est qu’ils craignent d’être débordés par la colère de leurs propres populations au cas où elles seraient encouragées à sortir dans la rue pour protester contre le sort de la population gazaouie.

Ouattara, Macky Sall et bien d’autres dirigeants africains savent que la colère populaire risque de se retourner contre eux, contre la cherté de la vie, contre les bas salaires, contre la corruption qui gangrène leur appareil d’État, contre les détournements de fonds par les dirigeants au pouvoir, contre la dilapidation de l’argent de l’État dans des réalisations de prestige pour satisfaire leur boulimie mégalomaniaque, etc. Certes, ce qui se passe à Gaza actuellement peut être ressenti par une partie de la population africaine comme quelque chose de lointain par rapport à leurs préoccupations immédiates et urgentes. Les travailleurs doivent faire face à toutes sortes de privations pour survivre. Chaque jour est comme une montagne à gravir : il y a le chômage, les bas salaires, la flambée des prix, les loyers chers, les frais de scolarité toujours en hausse, etc. C’est pour fuir cette misère dont ils ne voient pas la fin, que de nombreux jeunes et moins jeunes issus des couches populaires quittent leur pays en bravant la mer à bord de frêles embarcations pour tenter leur chance dans les pays riches.

En ce moment, dans de nombreux pays africains il y a des populations qui vivent les horreurs de la guerre. C’est le cas au Soudan, au Congo (RDC), en Érythrée, au Mali et ailleurs, mais leur sort ne préoccupe pas les dirigeants impérialistes tant que leurs intérêts ne sont pas menacés. Rien qu’au Congo (RDC), depuis l’éclatement de la guerre entre bandes rivales en 1996 jusqu’à nos jours, il y aurait déjà entre 6 et 10 millions de morts et près de 7 millions de « déplacés » à l’intérieur du pays. Les dirigeants impérialistes à la recherche des terres rares que recèle ce pays, s’en accommodent très bien en utilisant les bandes armées pour faire trimer les travailleurs et parfois des enfants, et collecter la production de ces ressources minières à leur profit.

Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, les travailleurs et les petits paysans ne vivent pas actuellement sous les bombardements comme à Gaza ou sous la terreur des bandes armées, mais ils crèvent quand même de la misère engendrée par le système capitaliste. Ce système profite en premier lieu à la grande bourgeoisie impérialiste.

Ce sont les États protecteurs des intérêts de cette grande bourgeoisie internationale, les USA en tête, qui protègent et arment l’État israélien et qui commettent à travers lui les atrocités sur la population gazaouie. Ce sont des ennemis de tous les travailleurs du monde entier. Ce sont eux et leur système qui sont responsables de la misère aux quatre coins du monde. Pour libérer le monde de leur barbarie, les travailleurs auront à s’organiser politiquement et à s’armer pour les renverser. C’est alors seulement que le monde sera véritablement gouverné fraternellement, dans la liberté et la paix entre les peuples.