Corruption dans l’achat et l’attribution des terrains à Abidjan
Au début du mois de février, une dame qui a été dépossédée abusivement de son terrain situé à Angré Djorogobité a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour qu’on l’aide à le récupérer. Elle était en conflit avec un certain monsieur Komé Bakary et ses démarches auprès des autorités administratives ne semblaient avoir aucun effet.
Peu de temps après, d’autres victimes se sont fait connaitre et ont formé un collectif. Du coup, cette affaire a pris de l’ampleur à tel point qu’un député-journaliste s’en est saisie pour mener ses propres investigations. Il a découvert au sein même du ministère de la Construction, un réseau de faussaires qui a mis en place une filière parallèle d’attribution de terrains. Ainsi, grâce à cette filière mafieuse, le fameux Komé Bakary a pu se procurer de faux documents du ministère de la Justice et du ministère de la Construction pour exproprier frauduleusement 272 personnes à Djorogobité depuis 8 ans.
Cette affaire qui a fait le tour des réseaux sociaux n’est probablement que la partie visible de l’iceberg. Les grandes affaires de ce genre ont lieu dans la haute sphère de l’État et sont rarement dévoilées. Une d’entre elle a eu lieu sous la présidence de Bédié lors de la construction de la voie du 3ème pont. Les hauts dignitaires de l’État se sont gavés dans une spéculation foncière qui a coûté cher à l’État car celui-ci a dû décaisser des sommes faramineuses pour indemniser ceux qui ont accaparé pour une bouchée de pain les terrains où devait passer la voie menant au pont. Il s’agit des gens du pouvoir et de leurs proches qui étaient au courant du projet. Les spéculateurs ont encaissé tant d’argent que le coût au kilomètre construit a parait-il battu tous les records !
De grands projets de ce genre ne manquent pas. Ainsi certains politiciens et hommes d’affaires, connaissant les plans d’aménagement et d’extension de la ville d’Abidjan, profitent de cet avantage pour acheter à très bas prix des terrains auprès des villageois Ebriés en sachant que leurs prix vont monter en flèche assez rapidement. C’était le cas, par exemple d’un certain Don Mello, directeur générale du Bnetd (Bureau National d’Études Techniques et Développement) qui s’était approprié d’immenses terrains sur lesquels il a fait construire deux énormes cités résidentielles qui lui ont rapporté d’énormes profits en un clin d’œil. Il était bien placé à la source pour se saisir de la bonne affaire.
En fait, il n’y a rien de nouveau sous le soleil du capitalisme. C’est le règne du profit, du vol, du pillage et du parasitisme. La spéculation et la corruption font parties de son fonctionnement et elles dureront tant que le système capitaliste durera.