Le quotidien des travailleurs – TCP -Chantier Abobo-Doumé : la colère des travailleurs fait reculer la direction

06 avril 2024

TCP (Teranga CompagniePlus) est une entreprise qui exerce dans le secteur du BTP. Sur le chantier d’Addoha dans la commune d’Attecoubé, rien ne va pour les travailleurs.

C’était au mois de juillet 2023, les travailleurs ont décidé de s’organiser pour revendiquer de meilleures conditions de travail et aussi le respect du barème salarial du secteur BTP. Ils se sont mobilisés une première fois au mois octobre 2023. Par deux reprises, la direction a fait la sourde oreille, malgré un arrêt de travail. Le mouvement avait alors duré deux jours. La Direction s’était contentée de fausses promesses et avait aussi positionné des policiers sur le chantier.  Les mêmes problèmes étant toujours là, les travaillent ont rédigé une liste de revendications en 10 points dont : le respect du nouveau Smig, l’application des 8h de travail, le repos hebdomadaire obligatoire, le droit au soin en cas d’accident, etc.

Le 19 mars, une délégation est partie déposer la feuille de revendications. Mais un responsable de la Direction a pris le document pour le froisser et le jeter par terre. Informé de la situation, les ouvriers ont arrêté le travail pour se rendre tous ensemble dans les bureaux de la direction. Cette fois-ci, c’est le directeur lui-même qui a réceptionné le courrier.

Mais le lendemain 20 mars, à la reprise du travail, la direction a voulu se débarrasser du dirigeant du mouvement. Mal lui a pris : le travail s’est aussitôt arrêté sur le chantier. Les travailleurs ont exigé l’intégration de leur porte-parole avant toute négociation et toute reprise d’activité.

Après deux jours de grève, les deux parties se sont retrouvées à l’inspection du travail D’Attécoubé. En plus des 10 points de revendications, les travailleurs ont exigé qu’il soit clairement inscrit sur le procès-verbal : « aucun des porte-parole du mouvement ne peut être renvoyé pendant le temps que durera la négociation », avant de le signer. Après tergiversation, la direction a fini par céder, vue la mobilisation et la grève qui continuait sur chantier.

Les travailleurs savent que la signature de la Direction ne l’engage à rien. Ils ne peuvent en aucun cas lui faire confiance. Ils ne peuvent compter que sur leur mobilisation et le rapport des forces s’ils veulent voir aboutir leurs revendications.