Témoignage d’un travailleur : quel est notre avenir ?
Il s’agit d’un accidenté de travail qui vit à Arrah et qui ne peut plus travailler. Il ne peut que compter maintenant sur sa femme qui se démène pour rapporter de quoi manger. Après avoir travaillé durement pour enrichir des patrons, voilà à quoi il est réduit aujourd’hui.
Tout récemment, il a eu la visite d’une ministre et celle-ci l’a inscrit sur la liste des bénéficiaires des « filets sociaux » pour qu’il puisse toucher une somme de 36.000 francs par trimestre durant trois ans. La ministre lui a aussi fait don de quelques vivres mais loin d’être une action désintéressée, c’est plutôt quelque chose de bien calculée en cette période de campagne électorale. Elle fait partie du camp des exploiteurs mais comme elle a besoin de nos voix, elle fait ici et là quelques gestes démagogiques qui ne lui coûtent rien.
Nous sommes nombreux, nous autres qui travaillons d’une entreprise à une autre sans être embauchés, qui n’ont aucun espoir de percevoir un jour une pension de retraite car nous ne sommes pas inscrits à la CNPS. Seuls les rares ouvriers embauchés qui parviennent à l’âge de la retraite perçoivent une maigre pension qui ne permet pas de vivre.
Même quand nous avons du travail, nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts. Comment allons-nous vivre quand nous n’aurons plus la force de travailler ? C’est pourtant nous les travailleurs qui produisons les richesses mais nous n’en profitons jamais. Quand on regarde le train de vie des exploiteurs et des exploités, c’est le jour et la nuit.
C’est ainsi que fonctionne cette société capitaliste et elle ne changera que quand tous les exploités se donneront la main pour la renverser.