Éditorial

Travailleurs, organisons-nous pour nous débarrasser de ce monde capitaliste !

30 juin 2025

Que l’on soit ouvrier ou employé chez Castel-Solibra, Gandour, Filtisac, Darling, Sivop, Dream comestics, impossible de vivre de son travail ! Ce sont pourtant des entreprises de référence par leur taille et leur aspect extérieur. Il en va de même pour les ouvriers du secteur du BTP ainsi que ceux d’autres entreprises, publiques ou privées.

Quelle est donc cette société où, même en travaillant 30 jours sur 30, rivés à leur poste, les ouvriers ne bénéficient même pas d’un jour de repos, ni de vacances sans pouvoir pour autant boucler le mois ? C’est le cas de la plupart des ouvriers de Castel-Solibra.

Avec ces miettes versées aux travailleurs, l’argent coule évidement à flot du côté des riches ! Il existe des caves à vin dans les galeries commerciales fréquentées par les riches à Abidjan, où du vin est vendu jusqu’à cinq millions de francs la bouteille ! Et les clients ne manquent pas !

Les riches et les dirigeants politiques qui se relaient au pouvoir propagent l’idée qu’il y a eu de tout temps des riches et des pauvres, et que c’est aussi naturel qu’une main dont les cinq doigts ne sont pas identiques. Par conséquent, disent-ils, on ne peut rien y changer !  Ce qu’ils ne veulent surtout pas entendre, c’est que les cinq doigts en question ont tous leur utilité et sont également alimentés par la circulation sanguine ! Or, dans la société capitaliste, ceux qui grattent toute leur vie, génération après génération, doivent se contenter de miettes pour permettre à ceux qui se tournent les pouces toute leur vie d’accaparer des richesses produites par les travailleurs, à tel point que certains riches ne savent même plus quoi en faire !

Sans le dur labeur de la classe ouvrière, il n’existerait pas d’économie, ni de richesse dans ce monde ! Pourtant, ce sont les travailleurs qui sont à la base de ces richesses qui sont condamnés à vivre dans les bidonvilles, à se serrer la ceinture, à ne manger et se soigner que quand ils le peuvent, sans même pouvoir assurer leurs vieux jours ! Les animaux domestiques de ces riches sont mille fois mieux traités que les travailleurs et leurs familles ! Voilà la réalité de ce monde capitaliste dans laquelle nous vivons ! C’est cette société-là que la classe ouvrière devra abattre pour construire le communisme !

Aujourd’hui, même le misérable salaire journalier officiel, fixé par les capitalistes et leurs délégataires, n’est pas respecté. Ainsi, par exemple, les ouvriers (environ 1000) de Sn-Avéci, une entreprise du bâtiment, luttent depuis plusieurs mois pour exiger le paiement des arriérés de leur salaire. Le montant ainsi volé par le propriétaire de cette entreprise s’élève à quelque 300 millions de francs. Au bout de dix jours de grève, le patron a fini par lâcher 60 millions, une petite partie du montant volé. Il a fait venir des forces de l’ordre et des commissaires de police pour menacer les grévistes et les contraindre à accepter ces 60 millions ! C’est lui le voleur et c’est lui qui bénéficie de l’assistance des forces armées gouvernementales contre les victimes de son vol !  C’est cela la « justice » des possédants ! Tout travailleur qui a vécu une grève pour réclamer son dû pourrait en témoigner !  Le pouvoir d’État appartient au camp des exploiteurs ! Tant que la bourgeoisie contrôlera l’économie, elle contrôlera également le pouvoir d’État et écrasera toute opposition venant des travailleurs, encore plus férocement si ça touche à ses intérêts vitaux !

Cependant, même s’ils n’ont pu arracher qu’une partie de ce qui leur a été volé, les travailleurs de Sn-Avéci ont eu mille fois raison de s’organiser syndicalement et de se défendre collectivement contre l’exploitation qu’ils subissent, autrement leur situation ne ferait qu’empirer.

Dans une lutte contre leur patron, les travailleurs ne gagnent pas à tous les coups, cela dépend du rapport de force entre eux et leur exploiteur. Par contre, ce qu’ils gagnent réellement en luttant collectivement ne se mesure pas seulement en argent : c’est l’organisation qu’ils apprennent à mettre en place pour défendre leurs intérêts, la solidarité qu’ils tissent entre eux au travers de leurs luttes, la prise de conscience d’appartenir à une même classe sociale exploitée, par-delà sa nationalité, son ethnie, sa religion ou sa corporation, c’est d’apprendre à décider et à diriger collectivement eux-mêmes leur grève, à occuper un chantier ou une usine, à trouver les voies et moyens de contrecarrer les forces du patronat, etc. C’est aussi au travers de ce genre de confrontation que les travailleurs arrivent à la compréhension qu’une grève à un double caractère, syndicale, bien sûr, mais aussi politique. Car il y a ce qui se passe à l’intérieur de l’entreprise : les abus du patron, les salaires, les conditions de travail, etc. Mais il y a aussi ce qui se passe à l’extérieur : collusion entre le patronnât et l’État, c’est-à-dire ses lois, son administration, sa police, etc. Il y a aussi la collusion entre tous les capitalistes qui, même quand ils sont en concurrence les uns contre les autres, ils savent qu’ils ont des intérêts communs face à la classe ouvrière.

Ainsi, en engageant des luttes syndicales pour des objectifs économiques, les travailleurs se rendent compte par leur propre expérience que face à eux il n’y a pas que leur patron mais aussi l’État. C’est une lutte de classe qui met en lumière l’organisation capitaliste de la société et qui permet de réaliser que derrière les revendications concernant les salaires ou les conditions de travail il y a aussi, qu’on le veuille ou non, une lutte politique.

Les travailleurs doivent prendre conscience que ce sont eux-mêmes qui doivent diriger leur lutte, c’est-à-dire fixer leurs revendications, organiser leur grève et décider collectivement de tout ce qui concerne leur mouvement. C’est de ces luttes, victorieuses ou pas, que naissent les militants de la classe ouvrière. C’est de là aussi que jailliront demain des luttes plus grandioses, entrainant, tel un ouragan, toute la classe ouvrière dans une lutte totale et radicale contre cette classe sociale bourgeoise qui l’opprime et qui l’exploite.

Mais pour que la classe ouvrière puisse mener son combat jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au renversement de la bourgeoise, il faudrait que des militants politiques émergent des luttes syndicales et œuvrent à la construction du parti communiste révolutionnaire prolétarien et internationaliste. Sans ce parti, les combats de la classe ouvrière seront inévitablement trahis.

Voilà pourquoi, les militants communistes qui militent dans les syndicats doivent avoir pour tâche prioritaire de propager les idées communistes, de recruter et former des révolutionnaires pour renverser la bourgeoisie.