Éditorial

Un gouvernement cynique au service des riches !

29 juin 2022

ÉDITORIAL

Les pluies torrentielles de ces derniers jours ont provoqué un éboulement au quartier Mossikro à Attiékoubé, faisant 6 morts et des blessés. Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame se produit et le quartier Mossikro est loin d’être le seul où existent des risques d’éboulement ou d’inondation.

Les gens du gouvernement sont bien placés pour savoir qu’avec leurs petits salaires, de nombreuses familles de travailleurs arrivent de plus en plus difficilement à payer les loyers qui ne cessent d’augmenter. Chaque fin de mois est une détresse. Beaucoup de familles se serrent la ceinture pour économiser le moindre franc. Certains travailleurs sont parfois contraints de s’endetter auprès des « margouillats » pour pouvoir payer le loyer et ne pas être jetés dehors.

Face à cette situation qui ne cesse de s’aggraver, le gouvernement n’envisage aucune augmentation de salaire car il ne veut surtout pas égratigner les intérêts des capitalistes. Alors, comment s’étonner que de plus en plus de familles de travailleurs habitent dans ces « zones à risques » ? La société capitaliste et le gouvernement qui sert ses intérêts, sont responsables de cette situation !

Cette pratique qui consiste à chasser sans ménagement les pauvres des quartiers précaires ne date pas d’aujourd’hui. Elle existait déjà sous le régime de Gbagbo et même avant lui. Au fil des ans, le nombre d’habitants a fortement augmenté dans l’agglomération d’Abidjan tandis que les terrains constructibles ont commencé à manquer et à être de plus en plus convoités par les promoteurs immobiliers. Les déguerpissements des quartiers précaires sont alors devenus des opérations permettant à des rapaces de l’immobilier de mettre la main sur des hectares libérés et d’y construire des immeubles inaccessibles aux petites gens à faibles revenus.

Plusieurs jours avant ce dernier drame à Mossikro, le gouvernement avait déjà annoncé avoir répertorié 54 autres sites à détruire dans les six prochains mois : à Abobo, Yopougon, Adjamé, Attiékoubé, etc. Il n’a pas indiqué quels sont précisément tous ces sites mais on peut être certain que des capitalistes de l’immobilier se frottent déjà les mains dans la perspective de réaliser quelques bonnes affaires !

Lors d’une récente destruction d’un quartier à Abobo Klouetcha, le ministre Bouaké Fofana a déclaré cyniquement qu’« on ne peut pas éviter de casser des œufs » en parlant des conséquences des opérations de déguerpissement. Pour les riches et leurs mandataires au pouvoir la vie brisée des habitants qu’ils chassent des quartiers pauvres, sont tout juste des œufs cassés. Cela illustre bien tout le mépris qu’ils ont des classes pauvres. Ils finiront par récolter la colère qu’ils méritent !