Éditorial

Une catastrophe pas naturelle : plusieurs dizaines de morts et de blessés du côté des pauvres, pas un seul du côté des riches !

19 juillet 2023

Le bilan des morts et des blessés en cette saison des pluies se compte déjà par dizaines, exclusivement des pauvres ! Rien que dans la nuit du 06 juillet, une dizaine de cadavres ont été retirés à Micao, suite à l’écroulement du mur de clôture d’une usine qui surplombe des habitations situées en contrebas. Ce quartier est en effet collé à la zone industrielle de Yopougon. Des travailleurs ainsi que leur famille y sont logés. Les riches capitalistes qui les exploitent leur paient un salaire si misérable qu’ils n’ont pas les moyens d’habiter ailleurs.

La même nuit dans cette même zone, sur un autre site, les sapeurs-pompiers ont retiré de nombreux cadavres et des blessés, à la suite d’un glissement de terrain.

Ce genre de quartier pauvre où il y a eu des morts et des blessés ces jours-ci, il y en a plusieurs à Yopougon autour de la zone industrielle, à Attécoubé, dans les bas-fonds de Cocody, à Koumassi, à Port-Bouët, à Abobo, etc.

À Cocody-Angré un immeuble de six étages en construction s’est écroulé avec huit ouvriers ensevelis sous les gravats. Dans l’usine Industrap à Yopougon, quatre ouvriers sont morts, écrasé par un mur qui s’est écroulé sur eux alors qu’ils étaient en poste à l’intérieur de l’usine. Ce mur présentait des défaillances depuis longtemps. La direction a été avertie plusieurs fois par les ouvriers, du grand danger qui les menaçaient chaque jour. Rien n’a été fait pour préserver la vie de ces travailleurs, morts à cause de la cupidité du patron.

Un mois après le désastre, le journal gouvernemental Fraternité-Matin a fait un encart dans sa parution du 10 juillet, pour dire simplement qu’ « un mur de l’entreprise, le 14 juin 2023, a coûté la vie à trois employés » et que « la direction de l’entreprise a décidé de prendre en charge les frais de conservation, de cercueil et de transfert des dépouilles », etc. Ce n’est pas la faute du patron mais du mur ! Comment ne pas voir tout le mépris qui transpire à l’égard des travailleurs et leurs familles ?

Les patrons comme l’État et ses média voudraient nous présenter ces drames comme le résultat d’une fatalité, de la nature qui se déchaine et qui s’abat sur les travailleurs et les habitants. Ils nous prennent pour des naïfs incapables de comprendre que ce ne sont pas les intempéries qui tuent mais la manière dont la société fonctionne. Pour preuve, aucun riche n’est mort dans les quartiers chics alors que les fortes pluies sont tombées partout !

La vérité est que dans cette société capitalistes, les pauvres peuvent mourir sans que cela ne pose trop de problème à la bourgeoisie et à aux dirigeants du pays du moment que les profits continuent d’affluer dans leurs caisses et qu’aucune révolte ne vienne gripper leur machine à profit !