Bénin, niger, congo-brazzaville : les élections passent, l’exploitation des travailleurs et la misère continuent
Afrique
Le dimanche 20 mars, les électeurs de trois pays d’Afrique étaient appelés à voter pour la présidentielle. Au Congo Brazzaville, le président Sassou Nguesso, en place depuis 32 ans, a proclamé une fois de plus sa victoire. C’est toute sa famille qui est en fête car au fil des ans elle tient en mains d’importants secteurs de l’économie du pays.
Au Bénin, c’est l’homme d’affaires Patrice Talon surnommé le « roi du coton », qui est arrivé en tête.
Au Niger Mahamadou Issoufou continuera à diriger le pays d’une main de fer puisqu’il a réussi à évincer son concurrent Hama Amadou, maintenu en prison durant toute la campagne électorale. L’appel au boycott du second tour suivi de la faible participation au vote, n’a pas empêché le dictateur de jubiler devant la presse, se targuant de ses 92% de voix.
A un degré ou à un autre, ces élections sont contestées, voire qualifiées de mascarades par les candidats perdants. Même lorsque ceux-ci se disent d’opposition, comme au Niger et au Congo, ils ont participé dans un proche passé à des hautes fonctions en tant que Premier ministre ou en tant que Général. Ils sont prêts à taire leur critique pour peu qu’ils soient associés au pouvoir dans le cadre d’un « gouvernement d’Union nationale » ou d’un régime « de transition », si le vainqueur daigne leur concéder quelques strapontins en contre partie de leur docilité et de leur collaboration.
Une des caractéristiques de ces élections, telle que relevée par la presse, est qu’elle s’est déroulée dans un climat relativement apaisé, c’est-à-dire sans affrontement violent entre protagonistes. Les gens ne sont pas allés voter sous la terreur ni sous la menace des mitraillettes.
Pour le cas du Bénin, une partie de la petite bourgeoisie des villes, celle qui bénéficie d’un certain pouvoir d’achat susceptible de lui permettre de faire ses emplettes dans les centres commerciaux et les boutiques spécialisées de luxe, se reconnaît en la personne du richissime « self made man » sorti vainqueur, qui étale sa richesse notamment en se rendant au bureau de vote au volant de sa voiture Porche décapotable.
C’est cette classe moyenne qui est courtisée en tant que base sociale par les dirigeants lorsque ceux-ci parlent d’ « émergence ». Une partie d’entre elle a effectivement émergé dans les grandes métropoles africaines sous l’effet d’une petite embellie lui laissant espérer un sort meilleur que celui des travailleurs qui eux subissent une exploitation féroce avec des rémunérations voisines de 1500 à 2000 Cfa (2 ou 3 euros) par jour.
Alors Bolloré qui gère le port de Cotonou et le richissime Talon nouvellement élu président, peuvent se donner la main pour bâtir leurs fortunes. Il n’est pas dit que maintenant que ce patron qui étale sa richesse est au pouvoir, les travailleurs ne réclament pas ce qu’ils estiment leur revenir.