Commission dialogue et réconciliation : l’art de caser ses amis et de dilapider les caisses de l’État
Mali
Pendant que de nombreux témoignages confirment que l’armée malienne commet des actes de barbaries (exécutions sommaires, tortures et autres violences) à l’encontre des habitants du Nord accusés de mener des activités terroristes alors qu’ils s’agit la plupart du temps de simples habitants qui ont le seul tort d’avoir « la peau claire » ou assimilés comme tels, à Bamako, le gouvernement parle hypocritement de faire de la « réconciliation entre les différentes communautés maliennes » une de ses principales préoccupations.
Dioncounda Traoré, l’actuel président intérimaire, vient en effet de mettre sur pied une « Commission pour le dialogue et la réconciliation » mais contrairement à sa vocation officielle, cette trouvaille du président servira surtout à caser ses amis et ses proches afin d’agrandir le cercle de sa clientèle politique tout en dilapidant le peu d’argent qui reste dans les caisses de l’Etat.
Cette Commission est composée de 30 « commissaires », d’un président et de deux vice- présidents, tous nommés par le chef d’Etat malien. Le président de cette commission n’est autre qu’un de ses plus proches amis; il s’agit de Mohamed Salia Sokona, ancien ministre de la Défense d’Alpha Konaré.
Si le souci du président malien était réellement de chercher le dialogue et la paix entre l’Etat malien et les populations du nord du pays comme il le prétend, il aurait dû commencer par utiliser l’argent de l’Etat non pas pour engraisser ses amis politiques mais pour satisfaire les besoins pressants de ces populations qui manquent de tout. Creuser des puits, faire fonctionner correctement les écoles, les hôpitaux et les dispensaires publics, créer des maternités, des centres de santé et des écoles là où il n’y en a pas, feraient plus avancer la cause de la paix que les démonstrations de forces et les exactions auxquelles se livrent l’armée malienne sous la protection des troupes françaises.