Derrière la CEDEAO, c’est l’impérialisme français qui veut faire plier la junte militaire
Mali
Le 7 novembre dernier, les dirigeants de la CÉDÉAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ont décidé d’infliger une sanction au gouvernement malien, en accusant celui-ci de ne pas respecter l’engagement de tenir l’élection présidentielle en février 2022.
150 personnes, dont 27 membres du gouvernement, le Premier ministre Choguel Maïga, et 121 membres du Conseil national de la transition, ont l’interdiction de voyager au sein des pays membres de la CÉDÉAO et leurs avoirs financiers ont été gelés. Cependant, le chef de la junte, Assimi Goïta et son ministre des Affaires étrangères ne figurent pas sur la liste des sanctionnés.
Cette sanction a été présentée par les médias comme une initiative de la CÉDÉAO, mais cette institution n’est qu’une chambre d’enregistrement de l’impérialisme français qui a décidé d’accentuer la pression sur la junte malienne depuis que le premier ministre malien a critiqué devant l’assemblée générale de l’ONU la politique de la France au Mali et au sahel. Le président français affirme ainsi que le Mali est la chasse gardée de l’État français et qu’il n’acceptera pas la présence des mercenaires de la société Wagner au Mali. Le non respect de la date des élections n’est qu’un prétexte.
De leur côté, les partisans du colonel Assimi Goïta tentent de mobiliser la population malienne en organisant un peu partout des meetings de soutien à la junte. Ils essaient de galvaniser les gens en tenant des discours nationalistes et en expliquant que si les deux tiers du territoire nationale échappent au contrôle de l’État malien c’est à cause du fait que les troupes de Barkhane ne sont pas là pour aider le Mali mais pour d’autres intérêts, notamment pour mettre la main sur les richesses du sous-sol malien.
En effet, les troupes françaises ne sont pas au Sahel pour protéger les populations contre les groupes terroristes mais pour assurer le contrôle de l’impérialisme français sur ses anciennes colonies, pour lui permettre de continuer à piller les richesses naturelles et exploiter les populations au profit de grandes sociétés capitalistes françaises. Mais les troupes maliennes ne sont pas là non plus pour protéger les populations. Bien au contraire, elles ont été créées, tout comme l’État malien, pour opprimer la population et l’empêcher de se révolter contre la misère, contre l’exploitation et la dictature.