Des leaders tamasheq revendiquent leur place à la mangeoire

27 février 2014

Mali

A l’occasion de la présentation de leur « Plateforme pour la paix », des leaders tamasheqs ont tenu en avril dernier une conférence de presse à la Maison de la presse de Bamako : Selon Moussa Mara, initiateur de cette « plateforme », par ailleurs président d’un parti politique « Yèlèna » et probable candidat à la prochaine présidentielle, le but de cette plateforme est d’aider au « retour de la paix et de la stabilité » et d’affirmer l’« attachement de la communauté Kel Tamasheq à la République, à la laïcité, à la démocratie… ».

Au cours de la présentation de cette « plateforme », Ahmed Mohamed Ag Hamani, ancien Premier ministre d’Amadou Toumani Touré, ancien ambassadeur à Bruxelles sous Alpha Konaré et plusieurs fois ministre au temps de Moussa Traoré, a notamment déclaré : « Je n’ai jamais été consulté par l’autorité pour le problème du nord depuis 1992. Pis, on me reproche d’avoir même financé les rebelles depuis l’extérieur. Or j’ai été l’une des premières victimes de la rébellion. Pourtant je suis bien placé pour être consulté».

Quant à Mohamed Ag Erlaf, ancien ministre de l’Environnement, il a affirmé que tous les Touaregs ne sont pas des rebelles avant d’ajouter : « A cause de la couleur de la peau de mes enfants, on les appelle des rebelles à l’école». Cela ressemble fort à un appel du pied en direction des dirigeants actuels.

En effet, avec la guerre au Mali, les Touaregs ainsi que d’autres ethnies du nord qualifiées de « peau claire » ou assimilées comme telle, sont considérés comme des rebelles ou du moins des complices ou des collaborateurs. Ce que veulent les leaders de la « Plateforme », c’est que les autorités les rétablissent dans leurs droits. Ils revendiquent eux aussi, leur place à la mangeoire gouvernementale.

Aux dernières nouvelles, des représentants de cette « plateforme » ont été reçus le 7 mai dernier par Dioncounda Traoré qui leur a promis de les inviter à participer à un prochain « séminaire » sur la réconciliation au Mali. Dont acte.