Des personnes condamnées pour « délit de solidarité » avec les migrants

20 février 2017

France

Le 10 février, le Tribunal de Nice a condamné Cédric Herrou, un agriculteur, à 3 000 euros d’amende avec sursis pour avoir transporté et hébergé des migrants. Le parquet (qui représente l’État français) avait requis une peine de huit mois avec sursis mais le juge a réduit sa peine à une simple amende avec sursis. Il s’agit-là néanmoins d’un procès scandaleux car cet agriculteur n’a fait que venir en aide à des migrants dont la vie était en danger du fait qu’ils étaient laissés à leur propre sort dans le froid, sans toit ni nourriture. Une malienne sans-papier qui a été aidée par Cédric, a manifesté son indignation devant cette injustice en déclarant aux journalistes d’une radio qu’avant d’être hébergée par Cédric elle était obligée de coucher dehors, sur la plage, durant de nombreux jours et qu’au lieu de condamner cet homme, l’État devrait plutôt le décorer.

Ce n’est pas la première fois que l’État français traduit en justice ceux qui osent manifester une quelconque solidarité active avec les migrants. Le 23 novembre 2016, Pierre-Alain Mannoni, enseignant-chercheur, a été poursuivi pour avoir convoyé des Érythréennes venues d’Italie. Un Britannique, Robert Lawrie, a été poursuivi par la justice française pour avoir tenté de faire passer une petite-fille afghane âgée de 4 ans de la jungle de Calais en Angleterre où vivait une partie de sa famille.

Des militants et des associations d’aides aux migrants comme le GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés) citent de nombreux cas  de ce genr: « Une personne a été poursuivie pour avoir rechargé des téléphones portables, une autre car l’abri qu’elle avait construit pour des réfugiés était bâti en zone inondable, une autre car elle n’avait pas de permis de construire. Un monsieur qui hébergeait une famille dans un presbytère s’est vu reprocher de loger ces gens dans un bâtiment qui n’était pas aux normes », etc.

Voilà comment le gouvernement de Hollande traite les migrants et ceux qui leur viennent en aide. C’est avec le même mépris qu’il traite les travailleurs, qu’ils soient français ou immigrés. Il multiplie les attaques contre l’ensemble des travailleurs tout en distribuant des cadeaux par milliards au patronat.