Éditorial

Boko Haram, une organisation barbare, ennemie des travailleurs et des classes pauvres

24 mars 2015

MALI

 

Depuis l’engagement des troupes tchadiennes au Mali aux côtés de celles de l’impérialisme français, les populations tchadiennes craignent pour leur peau ; elles craignent des représailles de part des extrémistes religieux d’autant plus que les autorités de Ndjaména se targuent d’avoir tué en février 2014 deux chefs djihadistes du Mujao. Puis avec la récente intervention des troupes tchadiennes au nord du Cameroun et du Nigéria, la crainte des Tchadiens a redoublé. Les habitants, surtout ceux de Ndjaména, craignent que, pour se venger, des éléments de Boko Haram qui sèment déjà la terreur et la mort dans ces pays voisins, ne fassent éclater leurs bombes aux marchés ou dans d’autres lieux publics comme les bars, les hôpitaux ou les écoles.

Et ce qu’ils redoutaient est arrivé : le 13 février dernier, des assassins de Boko Haram venus du Nigéria en pirogues, ont brûlé tôt le matin Ngaboua, un village du Tchad ; il y a eu deux morts, ils ont abattu des troupeaux. Depuis cette attaque, la peur s’est emparée de Ndjaména. Les habitants pensent que leur prochaine cible sera la capitale.

Boko Haram est un mouvement salafiste djihadiste créé en 2OO2 à Maïduguri dans le nord du Nigéria par Mohamed Yusuf qui prône un islam radical. Son objectif est d’appliquer la Charia dans tout le Nigeria. En juillet 2009 Boko Haram a lancé une première série d’attaques simultanées dans quatre villes : Bauchi, Borno, Yobe et Kano, attaques repoussées dans le sang par l’armée nigériane.

L’aggravation de la crise du capitalisme et l’affaiblissement de l’État libyen suite à l’assassinat par l’impérialisme du dictateur Khadafi, laissent le champ libre aux organisations extrémistes religieuses comme Boko Haram qui ont essaimé. Celles-ci utilisent des méthodes barbares contre les populations. Rappelons qu’en mai 2014 près de 300 lycéennes de Chibok étaient enlevées de leur lycée; certaines étaient violées, d’autres mariées de force aux membres de l’organisation. Leur chef lui-même avait affirmé dans un message enregistré qu’il allait épouser plusieurs filles. Jusqu’à présent le gouvernement nigérian n’a pu retrouver la trace de ces lycéennes pour les libérer.

Tout récemment Boko Haram a brûlé des églises et des mosquées au nord du Nigéria et tué des habitants, chrétiens, animistes ou musulmans, sans distinction. Ils ont également brûlé des écoles et même des hôpitaux. Ce sont des barbares d’un autre âge ; ils sont contre tout progrès et veulent maintenir les populations dans l’ignorance. Pour eux, une fille qui va à l’école par exemple, c’est contraire à leurs principes rétrogrades.

Au nord-Mali, en 2012 et 2013 dans des villes tombées sous leur contrôle comme Gao ou Tombouctou, des djihadistes fanatiques du Mujao et d’Ansar Dine ont appliqué la Charia : ils interdisaient de regarder la télévision, d’écouter la radio; ils coupaient la main aux voleurs, battaient des femmes qui sortaient dans la rue non voilées, etc.

Ce sont des fanatiques qu’il faut combattre ; si un jour ils arrivaient à prendre le pouvoir dans un pays, ce sera un recul de plusieurs décennies. Les travailleurs et les paysans pauvres, qu’ils soient musulmans, catholiques ou animistes, ne doivent jamais leur faire confiance.