Éditorial

En Afrique comme ailleurs, c’est le capitalisme qui sème la misère !

21 septembre 2023

Malgré ce que chantent à longueur de journée certains dirigeants africains sur «l’Afrique émergente» ou sur «l’Afrique qui relève les défis de la modernité», la grande majorité de la population s’enfonce toujours plus dans la misère. Ce mouvement s’est accéléré avec la propagation de l’épidémie de Covid en 2019 et la flambée des prix qui l’a accompagné. Les conséquences de la guerre en Ukraine, la spéculation sur les matières premières et l’inflation liée à la crise économique mondiale ont aggravé encore plus le sort des populations déjà vulnérables, notamment en Afrique subsaharienne.

Selon une enquête de l’ONU, 98 millions d’enfants ne retrouveront pas le chemin de l’école au sud du Sahara cette année 2023 alors que le continent africain contient à lui tout seul 40% des 244 millions d’enfants de 6 à 18 ans non scolarisés dans le monde. Cette déscolarisation est le signe d’un appauvrissement global d’une grande partie de la population. Les familles pauvres ont tendance à sortir de plus en plus tôt leurs enfants de l’école pour qu’ils rapportent un peu d’argent à la maison en faisant des petits boulots. Les jeunes filles sont mariées de plus en plus jeunes pour alléger les dépenses de leurs parents. Signalons que dans certains pays comme le Niger ou le Tchad, près de la moitié des enfants n’étaient déjà pas scolarisés avant la crise du Covid.

Dans une telle situation de misère aggravée, la moindre épidémie fait des ravages parmi les plus démunis car ils n’ont accès ni aux médicaments, ni aux vaccins ni aux hôpitaux pour se faire soigner. Une simple grosse pluie se transforme en catastrophe de même qu’une petite période de sécheresse. Ce n’est pas le changement de climat qui est responsable de ces catastrophes mais l’organisation capitaliste de la société.

L’Afrique ressemble de plus en plus à un océan de misère au milieu duquel émerge un îlot de richesses qui ne profite qu’à une toute petite minorité de privilégiés. C’est l’image hideuse du capitalisme où les richesses produites par les travailleurs des villes et des campagnes s’accumulent entre les mains des exploiteurs et de leurs larbins au pouvoir.

L’ « émergence » et les prétendus progrès économiques réalisés en Afrique, c’est pour les parasites locaux qui ramassent les miettes que leur laisse la grande bourgeoisie des pays impérialistes, principale bénéficiaire du pillage des richesses du continent.

Ce pillage impérialiste a commencé pendant la colonisation et s’est poursuivi après la décolonisation. Il se poursuivra jusqu’à ce que les travailleurs de par le monde s’organisent pour mettre fin au système capitaliste en expropriant la classe exploiteuse et en prenant en main les commandes du pouvoir afin d’organiser la production non plus pour engraisser la minorité parasite mais pour satisfaire les besoins de la grande majorité.