La crise mondiale du capitalisme entraine l’humanité entière vers une catastrophe
ÉDITORIAL
Les bruits de bottes se font de plus en plus forts avec la guerre en Ukraine qui risque à tout moment de se transformer en déflagration mondiale. Il y a d’un côté, les grandes puissances capitalistes derrière les États Unis et de l’autre, la Russie de Poutine et des oligarques. La menace de guerre s’ajoute à la crise économique mondiale qui aiguise d’autant plus les conflits aux quatre coins du monde et aggrave les conséquences désastreuses du système capitaliste.
Partout, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les conditions d’existence des travailleurs sont aggravées. Pour permettre aux capitalistes de continuer à s’enrichir malgré la crise de leur système économique, les dirigeants des États capitalistes prennent de plus en plus de la poche des travailleurs et des classes pauvres pour remplir celles des riches. Ils bloquent les salaires alors que l’inflation fait monter les prix des denrées et de tout ce qui est nécessaire pour vivre quotidiennement. Ils licencient tout en augmentant la charge de travail de ceux qui continuent de travailler. Les heures supplémentaires explosent alors que les chômeurs font la queue pour avoir du boulot. Comment s’étonner alors que le nombre d’accidents de travail ou des maladies dus à la surcharge de travail augmente ?
En France, alors qu’un grand nombre de travailleurs meurent avant d’arriver à l’âge de la retraite ou dans les premières années après la retraite, Macron, veut faire reculer encore plus l’âge du départ à la retraite sous prétexte qu’il manquerait de l’argent dans la caisse. Mais pendant ce temps il continue de faire des cadeaux par milliards aux grands capitalistes dont les profits battent déjà des records ! Il a augmenté le budget militaire qui est déjà faramineux (413 milliards d’euros, soit 100 milliards de plus sur 7 ans) alors que dans les hôpitaux publics qui manquent de personnel soignant et de lits d’hospitalisation, l’État restreint le budget. Il y a de quoi être écœuré ! On vide les poches des travailleurs, on laisse les hôpitaux publics dans un piteux état et on prépare les esprits pour conduire les gens tout droit vers la guerre !
Plus de deux millions de personnes dont des jeunes des retraités et des chômeurs ont manifesté dans les rues un peu partout en France en janvier. Des travailleurs du secteur public et du privé ont participé à des grèves ; d’autres grèves sont prévues. Derrière le refus de la réforme de la retraite, il y a beaucoup d’autres motifs de colère qui s’expriment. La lutte doit continuer dans la rue et sur les lieux de travail pour combattre les attaques du gouvernement et du patronat contre le monde du travail.
En Grande Bretagne, un mouvement de grève dans le public et le privé se développe depuis plusieurs mois face au blocage des salaires et aux autres attaques des capitalistes et du gouvernement. Le 1er février, 500 000 travailleurs étaient appelés à faire la grève et à manifester dans la rue. Le mécontentement continue car le gouvernement du Premier ministre Rishi Sunak continue de faire la sourde oreille aux revendications sociales des grévistes et des manifestants.
Partout où les travailleurs sont attaqués par les capitalistes et les gouvernements qui servent leurs intérêts, ils essaient de se défendre. Même là où pour le moment il n’y a pas de grève au niveau national, il y a quand même des luttes dans les entreprises, parfois dans les ateliers, sur les chantiers, dans les bureaux, les hôpitaux, parmi les enseignants, etc. Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Quand la colère longtemps retenue finit par exploser au grand jour, elle peut surprendre ceux qui sont habitués à voir les travailleurs courber l’échine devant la dictature du patronat.
En Côte d’Ivoire, au mois d’octobre dernier, la zone industrielle de Yopougon a été paralysée suite à une série de grèves. Les travailleurs se sont battus pour obtenir des augmentations de salaire et des primes, ils ont exigé des embauches à la place du travail journalier, etc. Le gouvernement a envoyé la police pour les réprimer et pour protéger l’ensemble du patronat qui a eu peur de la contagion de grève. La répression policière et la trahison des appareils syndicaux ont fini par casser le mouvement gréviste. Le travail a repris mais le combat contre les bas salaires, les mauvaises conditions de travail et la violence patronale ne s’arrêtera pas pour autant. Un certain nombre de travailleurs qui ont milité et participé activement pour l’extension de la grève, ont pris conscience de la force que représente la classe ouvrière quand elle se met en branle.
D’autres luttes éclateront forcément et ce sont les exploiteurs eux-mêmes qui vont les générer car eux, ils continuent la guerre de classes contre les travailleurs. Mais la férocité de l’exploitation qu’ils font subir aux travailleurs finira par se retourner contre eux et ils l’auront bien mérité !
L’annonce faite par Ouattara de faire passer le Smig de 60 000 F à 75 000 F est le signe de cette crainte de la révolte populaire. Mais cette somme est dérisoire. Même ceux qui touchent déjà bien plus que 75 000 francs par mois ne parviennent pas à joindre les deux bouts. Rappelons que les grévistes de Youpougon en octobre dernier réclamaient 300 000 F de revenu mensuel. Ce n’est donc pas avec ces 75 000 F que Ouattara parviendra à éteindre le feu quand il éclatera de nouveau !
Les travailleurs de Côte d’Ivoire comme ceux des autres pays du monde entier n’ont pas d’autre choix que de préparer les futures luttes pour ne pas être les éternels sacrifiés du système capitaliste qui mène le monde vers la barbarie.