Le président continue de charmer les capitalistes pendant que la population subit des calamités

10 septembre 2021

Madagascar

Le 24 Août dernier Andry Rajoelina, accompagné de plusieurs ministres et d’une forte délégation de chefs d’entreprises malgaches, a donné une conférence à Paris à l’invitation du patronat français. Devant plus de 600 dirigeants de firmes et d’entreprises francophones, il a vanté l’attractivité du pays, énuméré quelques unes des multiples mesures incitatives que l’État est prêt à accorder aux capitalistes qui viendraient investir dans le pays.

Ce n’est pas la première fois qu’un dirigeant malgache effectue une tournée de séduction en Europe ou ailleurs dans le monde pour inviter les capitalistes. L’État et le patronat local imposent des salaires dérisoires aux travailleurs ainsi que des conditions de travail particulièrement difficiles. En somme une aubaine pour les patrons. Et cette fois-ci l’importance de la délégation reçue en grande pompe à l’Élysée, les accolades avec le dirigeant français Macron étaient visiblement destinées à séduire les éventuels hésitants.

Pendant ce temps le chômage et l’inflation suivis de la cherté du coût de la vie, frappent très fort les travailleurs. Actuellement la période hivernale arrive à sa fin et plusieurs maladies frappent dur la population pauvre. La saison de la peste va commencer bientôt. C’est un des fléaux qui sévit dans les bas quartiers de la capitale, c’est-à-dire les endroits marécageux et sales où est contrainte d’habiter une majorité de travailleurs. Selon l’OMS, (Organisation mondiale de la santé) les trois quarts des personnes atteintes de cette maladie dans le monde, se trouvent à Madagascar. De plus, au premier trimestre de 2020 le paludisme a tué près de 500 personnes. Un enfant sur deux souffre de malnutrition et le taux de mortalité infantile atteint 40% (il est de 3,6% en France).

La région de l’Androy située dans le sud du pays est victime de la sécheresse et donc de la famine. Plus d’un million de personnes sont frappées par ce fléau dans ce pays qui ne manque pourtant pas de potentialité agricole et minière ni de ressource maritime. Certes, quelques centres de santé de base sont construits ici ou là mais sans moyens véritables et des distributions de nourriture et d’eau en quantité dérisoire sont effectuées par les organisations caritatives et les ONG.

Les caisses de l’État sont vides, et ce n’est pas en faisant venir des capitalistes français ou autres qu’elles vont se remplir. Il faut que les travailleurs se fassent entendre collectivement et se fassent craindre, il faut œuvrer à l’avènement d’une société qui mette les intérêts de chacun de ses habitants avant les profits d’une minorité.