Les employés des brasseries menacés de licenciement entrent en grève
Tchad
Sous prétexte que l’État a mis fin aux exonérations dont elle bénéficiait, la Direction des Brasseries du Tchad (BDT), filiale du groupe français Pierre Castel, a décidé a décidé d’augmenter le 2 janvier 2020, les prix de ses productions. Ainsi, si pour les boissons non alcoolisées, les prix sont maintenus pour le moment, ceux des bouteilles de bières (Gala, Castel, Guinness …) ont augmenté de 150 francs CFA.
Le syndicat des grossistes du Tchad, qui dit subir le mécontentement des consommateurs relatif à l’augmentation des prix, a décidé depuis le 6 janvier, de ne plus commander des boissons auprès des BDT. En province, depuis le début janvier, plusieurs villes boycottent les brasseries, en particulier à Moundou. Dans la capitale, à l’appel du Collectif tchadien contre la vie chère, la plupart des bars et alimentations étaient fermés toute la journée du 24 janvier. C’est la deuxième fois qu’à l’appel de ce Collectif, les Ndjaménois ont observé un week-end sans boisson. Les vendeurs des boissons espèrent ainsi faire plier les BDT. Syndicat et Collectif demandent donc aux BDT de revenir sur leur décision.
Mais la Direction continue sur sa lancée. Par une note datée du 28 janvier envoyée aux délégués du personnel, elle menace de supprimer 400 emplois. Elle s’en explique : « En raison des difficultés très sérieuses que connaissent les Brasseries du Tchad se caractérisant par une chute du chiffre dans la production de plus 70 % enregistré courant janvier 2020 (…), nous sommes contraints de procéder à la mise en chômage technique du personnel, et envisager au bout de six mois un licenciement économique si cette situation ne s’améliore pas ».
Les travailleurs sont ainsi les premières victimes du bras de fer qui oppose les BDT à l’État suite au non renouvèlement d’une convention qui accordait des facilités fiscales, pendant cinq ans.
Les employés, qui ne sont pour rien dans ce bras de fer, s’insurgent donc contre le diktat de la Direction en se mettant en grève ; ils envisagent des actions d’enver-gure pour défendre leur emploi et contrer la menace de licenciement suspendue au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès.