Les salariés des secteurs de « l’intelligence artificielle » ont raison de dénoncer la rapacité des patrons

29 juin 2023

Madagascar

De nombreuses petites boites appelées «Start-up» spécialisées dans l’IA (Intelligence Artificielle) basées en France ou ailleurs, ont des prolongements dans la Grande-Île. Toutes effectuent de la sous-traitance au service des grandes entreprises, en particulier françaises. Par exemple des centres d’appels téléphoniques sollicitent leur compétence, la parodontologie et autres fabricants de prothèses dentaires, savent que dans ce pays beaucoup d’intellectuels ont une longue pratique de technologies nécessitant des connaissances de la 3D.

Voici ce qu’un travailleur intellectuel qui touche un salaire mensuel d’environ 65 euros a réussi à crier face à des journalistes : « On travaille par groupe. On est 40 le matin, 40 l’après-midi et 40 la nuit. Les formateurs passent derrière nous. S’ils trouvent que tu prends trop de temps pour traiter une image simple, ils donnent un avertissement. Si ça arrive une deuxième fois, ils te renvoient directement. Quand on n’a pas terminé, par exemple, les 200 tâches qu’on devait faire dans la journée, on doit continuer. Et ça, ce n’est pas compté comme des heures supplémentaires ».

Toucher des salaires de misère pour des journées et des nuits de travail interminables est le lot de l’immense majorité des travailleurs à Madagascar. Ceux qui osent protester sont virés manu militari par leur employeur et subissent généralement les pires ennuis de la part des autorités. Dans cette société, l’État obéit au doigt et à l’œil aux patrons.

Quelques techniciens hautement qualifiés ou des ingénieurs, réussissent au prix d’efforts de leur famille et des proches, à se soustraire de leur condition difficile. L’Île Maurice voisine par exemple est demandeuse de main d’œuvre très qualifiée. Après un parcours d’obstacles compliqué, quelques personnes réussissent à y débarquer, laissant femme et enfants à Madagascar. Avec de la chance ils peuvent espérer y toucher entre 200 et 300 euros par mois.

Les autorités font mine de déplorer la «fuite des cerveaux» ou de mettre ça sur le dos de l’Intelligence Artificielle. En réalité, elles, ainsi que le patronat et les grandes firmes multinationales, sont totalement responsables de la situation catastrophique dans laquelle survivent les classes laborieuses malgaches.