L’opération Barkhane et ses bavures

30 novembre 2017

Mali

Le 23 Octobre dernier, l’armée française agissant dans le cadre de l’opération Barkhane a bombardé un camp djihadiste près d’Abeïbara, au nord du Mali. Il y a eu de nombreux morts dont 11 soldats maliens qui étaient prisonniers des djihadistes depuis de nombreux mois dans ce camp.

Est-ce une bavure ou une opération délibérée ? Ce qui est sûr c’est que dans un premier temps c’était motus et bouche cousue tant du côté des autorités françaises que maliennes. Ce n’est que dix jours après que les faits ont fuité dans les médias que le ministère de la Défense du Mali a sorti un communiqué pour annoncer qu’une « enquête » allait être menée pour établir les faits. De son côté, l’ambassadrice de France au Mali a « confirmé que cette action de Barkhane visait à détruire un camp d’entraînement et que les reconnaissances menées lors de la phase de préparation n’ont pas permis de déceler la présence de militaires maliens ». Quant au porte-parole de l’armée française au Mali, il s’est contenté de dire de manière presque méprisante que «Barkhane refuse de commenter la propagande djihadiste. Nous confirmons avoir détruit un camp djihadiste».

Ce n’est pas la première fois que l’armée française commet des « bavures » au Mali. On peut citer le cas d’un enfant de dix ans (sans arme) tué par balle le 30 novembre 2016 et enterré en toute discrétion par un commando de Barkhane. Là aussi c’est la presse qui a ébruité l’affaire suite à la protestation de la famille endeuillée. Le ministère français de la Défense a couvert ce crime en déclarant que cet enfant était un « combattant mineur agissant pour le compte d’un groupe armé terroriste ». Combien d’autres bavures sont restées inconnues du public ?

L’armée française a soi-disant pour mission de mettre fin au terrorisme dans cette région mais force est de constater que les groupes armés islamistes continuent de sévir même si à Tombouctou et à Gao ils ont dû reculer. Ils ont même élargi leur champ d’action vers le centre du Mali et même jusqu’à Bamako alors qu’auparavant ils étaient cantonnés à l’extrême Nord.

Non, l’armée française n’intervient au Mali ni par souci humanitaire ni pour sauver la population malienne de la menace de l’islamisme radicale comme l’a prétendu Hollande lorsqu’il a déclenché en 2013 l’intervention militaire, mais pour défendre les intérêts de l’impérialisme français dans cette région. L’État français agit sous couvert de l’ONU mais il ne s’agit que d’un masque pour continuer à veiller sur son pré carré africain pour le compte des grands groupes capitalistes français : Areva, Total, Bouygues, Bolloré, Orange et bien d’autres.