Madagascar – Incapables de protéger les forets, les dirigeants s’en prennent aux classes laborieuses

09 février 2025

Les autorités disent que la région du Menabe, constitue la principale destination des «migrants» venant de l’extrême sud du pays. Elles s’appuient sur les estimations de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) et mènent la chasse à l’homme contre 90 mille personnes qui ont dû quitter le Grand-Sud pour s’installer dans cette région située dans l’ouest du pays.

Entre 2019 et 2022, la sécheresse chronique qui sévit dans le sud du pays a fait que les gens ont dû fuir ailleurs pour ne pas mourir de faim. Certains sont partis chercher du boulot dans les grandes villes, d’autres vers la capitale Antananarivo ou sur la Côte-Est pluvieuse. C’est tout à fait légitime qu’ils essaient de s’en sortir comme ils peuvent, pour aller vers là où ils peuvent.

La région du Menabe comme beaucoup d’autres dans le pays et dans le monde, est à préserver, à sauvegarder. Il y a de grands baobabs, une faune et une flore endémiques. Il y a aussi des curiosités géologiques telles les Tsingy etc. Le principal souci du gouvernement n’est pas de préserver cette biodiversité mais d’en chasser les êtres humains, aussi bien ceux qui ont toujours vécu là, que d’éventuels nouveaux arrivants. Ce que veulent les dirigeants c’est satisfaire les goûts d’exotisme des privilégiés. C’est la raison pour laquelle ceux qui possèdent des capitaux lorgnent sur toutes ces richesses afin de faire main basse dessus. Ils bâtissent à l’orée des sites qui les intéressent, des hôtels somptueux, effectuent leurs déplacements vers les endroits les plus inaccessibles au commun des mortels, grâce à des véhicules équipés prévus pour cela.

Ces gens-là n’ignorent pas que c’est grâce au labeur des travailleurs qu’ils font fortune. Andry Rajoelina, le président en exercice et ceux qui l’ont précédé à la tête du pays, sont rivaux mais tous mènent une existence dorée en compagnie des leurs, c’est-à-dire des gens fortunés. Ils se pavanent dans un luxe insolent, au milieu d’un océan de misère.

Aux travailleurs de comprendre cette réalité et de s’organiser en conséquence pour exproprier ces parasites sociaux et gérer la société en fonction des besoins de tous.