Madagascar – Pendant que des fortunes se bâtissent sur la sueur des travailleurs, le pouvoir malgache traque impitoyablement les gens pauvres qui émigrent vers Mayotte.

07 avril 2024

Les gendarmes du pays sont à la recherche de quatre Malgaches ainsi que des Somaliens et des Éthiopiens, tous fugitifs pour tenter d’échapper au coup de filet des forces de l’ordre. Ce n’est pas la première fois qu’une telle chose se produit : le 20 juillet dernier, 29 ressortissants malgaches dont 12 hommes, 15 femmes et deux enfants, ont été renvoyés manu militari par avion depuis Mayotte vers Nosy-Be, île malgache située au nord-ouest du pays.

Pour certains de ces rapatriés le retour vers Madagascar signifie l’abandon d’une vie qu’ils avaient construite depuis une dizaine d’années à l’ile française Mayotte voisine, dans laquelle ils étaient pourtant réduits à mener une existence de parias constamment traqués. Les migrants malgaches espéraient trouver à Mayotte une vie meilleure. Leur arrestation puis leur expulsion ont brutalement mis un terme à cet espoir.

D’après les statistiques de la préfecture de Mayotte, 503 malgaches en situation irrégulière ont été reconduits par voie aérienne au cours de l’année 2022. Une grande partie d’entre eux provenaient des localités situées sur la pointe nord du pays, endroits où sont cultivés café, cacao, vanille, clous de girofle, noix de coco, litchis …

Le sort des travailleurs et des classes pauvres importe peu aux dirigeants malgaches. Ils laissent les mains libres au patronat lorsque celui-ci impose des salaires de misère et des conditions de travail démentes dans les bagnes de la production que sont devenus les ateliers de transformation de la vanille. En ce qui concerne la cueillette puis le séchage des clous de girofle, les travailleurs ne sont pas lotis à meilleure enseigne. C’est avec la sueur des travailleurs et des petits producteurs que se réalisent les profits que les propriétaires de l’industrie parapharmaceutique engrangent lorsqu’ils font fabriquer des huiles essentielles.

La fève de cacao est entrainée dans une fièvre spéculative dans les places boursières de New York et de Londres. Cela a multiplié par 2,8 son cours en bourse. Par contre aux travailleurs du cacao, aux petits producteurs dont près de 80% vivent dans la misère, la flambée spéculative ne rapportera rien.

En cette période de crise, l’exploitation capitaliste devient de plus en plus impitoyable : cela se traduit par la suppression de multiples emplois et par l’accomplissement des mêmes tâches par moins de travailleurs que durant les périodes précédentes où il y avait moins de chômage. Et aux acheteurs qui habitent dans les pays riches, les capitalistes des circuits de distribution imposent des augmentations de plus en plus élevées des prix à la consommation.

C’est pourquoi, face aux exploiteurs capitalistes, les travailleurs des pays riches et ceux des pays pauvres, ont intérêt à trouver les chemins de leur union pour bâtir ensemble un monde meilleur débarrassé de la dictature des capitalistes.