Manifestation contre les forces militaires de l’ONU à Gao

27 février 2015

Mali

Le 27 janvier dernier, dans la ville de Gao, une manifestation contre la Minusma (Mission des Nations Unies au Mali), s’est soldée par au moins trois morts et plusieurs blessés parmi les manifestants, suite à des tirs provenant des « casques bleus » de l’ONU. A la suite de cette manifestation, plusieurs organisations politiques et associations proches du gouvernement malien ont appelé à un rassemblement à Bamako ainsi qu’à un meeting de soutien et de solidarité avec les manifestants de Gao. Le président malien a même fait un détour à Gao et a rendu visite aux blessés pour leur témoigner de son « affection ».

Ce n’est un secret pour personne que les autorités maliennes ne sont pas étrangères à la tenue de ces manifestations même si officiellement elles n’ont lancé aucun mot

d’ordre. Elles accusent la Minusma (et derrière elle la France) de favoriser le MNLA en empêchant l’armée malienne ainsi que les groupes armés favorables au gouvernement malien d’agir selon leur bon vouloir dans le Nord du Mali. Mais comment dire cela au président français, Hollande qui est venu à leur secours en libérant Gao, Tombouctou ainsi que de nombreuses localités du Nord-Mali de l’emprise des groupes armées islamistes. Alors, à défaut d’avoir le courage de s’opposer ouvertement aux dirigeants de la France et des casques bleus de l’ONU, les autorités maliennes le font en sous-main, par manifestants interposés.

Mais l’impérialisme français n’a que faire des états d’âmes d’IBK et des généraux maliens qui voudraient bien reconquérir militairement le Nord mais qui se font marcher sur les pieds par la Minusma et par les troupes françaises. Ce qui intéresse l’impérialisme, ce n’est pas de faire plaisir à un valet local comme IBK mais d’abord de sauvegarder les intérêts de la bourgeoisie française dans cette région du Sahel.