Ne nous laissons pas duper par leur démagogie !
CÔTE D’IVOIRE
Les élections présidentielles, c’est dans trois ans, mais des crocodiles commencent déjà à s’agiter dans leur petite mare en vue de leur positionnement pour la course à la mangeoire. Ouattara a rencontré Bédié et Soro Guillaume. Mamadou Koulibaly, l’ex-président de l’Assemblée nationale, a aussi commencé à faire parler de lui.
Rien ne les différencie fondamentalement. Quel que soit leur bord politique du moment, ils sont avant tout au service de la classe riche. Nous les avons déjà vus au pouvoir ou dans les hautes sphères, ensemble ou séparément.
À l’approche des élections, ils nous feront tous des promesses d’un jour meilleur ou attiseront au contraire les différences ethniques, religieuses ou nationales, pour susciter les divisions et les haines. Alors, ne soyons pas dupes de leur démagogie ! Au pouvoir, ils mènent tous la politique que leur dictent les capitalistes américains, français ou autres, en fonction de leurs intérêts. L’avidité de ces gens à lutter pour les miettes que laisse l’impérialisme au clan gagnant nous a déjà valu plus de 10 ans de crise, de massacres interethniques et xénophobes, d’exactions et de souffrances. Les principales victimes sont les populations pauvres. Les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets désastreux si nous laissons les mains libres à ces pyromanes, à ces assassins avides de pouvoir.
Il n’y a pas un mois, il y a eu des morts dans la région de Guiglo. Des villages ont été brûlés, avec un exode de plusieurs milliers de Baoulé, suite à un conflit avec les populations Guéré natives de cette région. Le fond du problème est lié à la possession de la terre. Ce problème est réel, surtout qu’il a été aggravé durant la crise par des années de massacres et de haines.
Guiglo, octobre 2017: deux morts, des maisons brûlées après des affrontements interethniques
Ce qui n’a pas empêché Mamadou Koulibaly de souffler un peu plus sur le feu. Il a déclaré il y a de cela quelques jours, parlant des tueries : « Il y a eu le Guébié, le Sanwi, Guitrizon, Petit Duékoué et ça continue à Guiglo. La loi est mauvaise. Il faut la changer (…) : l’État doit rendre la terre à ses propriétaires ancestraux ».
Admettons. Mais alors, pourquoi le FPI, dont il était un des principaux dirigeants, ne l’a pas fait quand il avait le pouvoir ? Il fut même un temps où, quand le Pdci et le Fpi marchait main dans la main, ensemble ils avaient la majorité au parlement. Ils n’ont pas changé cette loi qualifiée de mauvaise et n’ont rien proposé d’autre. Et pour cause ! Il sait que cette question de la terre, avec tout ce qui s’est passé, ne peut pas se régler par la seule promulgation d’une « loi ».
De plus, il sait que ce genre de parole est dangereux. Voilà pourquoi il a conclu son intervention, en disant : « jamais nous ne devrions nous tuer nous-mêmes entre nous, que ce soit pour des raisons politiques, économiques ou foncières ».
Ce genre de discours qui exacerbe les haines, l’ethnisme et la xénophobie, nous en aurons droit d’ici les élections de 2020.
Refusons que ce genre de propagande contamine nos rangs. Nous savons où cela nous mène, cela ne peut qu’affaiblir le camp des travailleurs et renforcer celui des exploiteurs capitalistes.