Nouvelle manifestation contre la présence des troupes françaises

18 janvier 2020

Mali

Trois jours avant la réunion, le 13 janvier, des chefs d’États africains membres du G5 Sahel (Maurita-nie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad) convoqués par Emmanuel Macron à Pau (en France), la capitale malienne a été le théâtre d’une nouvelle manifestation anti-Barkhane.

Des manifestants, moins nombreux que les précédentes fois car de nombreux dignitaires religieux n’y ont pas fait appel à manifester, ont scandé des slogans hostiles à la présence des troupes françaises au Mali. Le président malien a beau dire que les troupes de Barkhane sont au Mali « à la demande de l’État malien » et que ceux qui manifestent leur hostilité contre la France seraient des ennemis de l’armée malienne, il ne parvient même pas à convaincre ses propres partisans. Des élus du RPM (le parti au pouvoir) ont participé à la manifestation aux côtés des personnalités actuellement déclarées comme opposants.

Macron, du haut de sa position de gendarme du pré carré africain de l’impérialisme français, avait de-mandé aux chefs d’États africains quelques semaines auparavant, de « clarifier leur position » par rap-port à la présence des troupes françaises au Sahel et dire clairement s’ils souhaitent ou pas son soutien militaire. Devant l’impopularité de plus en plus visible de l’intervention française, les chefs d’État de ces pays du sahel se sont faits de plus en plus discrets quant à leur enthousiasme sur l’opération Bar-kane. Néanmoins ils veulent ce soutien tout en ne voulant pas trop le crier.

Macron veut faire croire qu’il défend les populations des pays sahéliens contre les menaces des groupes djihadistes mais les habitants qui vivent cette situation dramatique, notamment au Mali, ne le consta-tent pas. Bien au contraire, ils sont de plus en plus nombreux à manifester leur hostilité à l’opération Barkhane.

La seule raison de la présence des troupes françaises dans cette région, c’est la défense des intérêts de l’impérialisme français. Les dictateurs de la région n’ont pas d’autres choix pour l’instant que de lui demander du secours pour ne pas être emportés. Ils ne peuvent pas compter sur leurs propres forces armées, plus prompts à rançonner et à terroriser la population que de faire face aux bandes armées des djihadistes.