Pillage de caveaux sur fond de misère
Madagascar
Depuis quelques mois il y a une recrudescence du pillage d’ossements humains dans les caveaux familiaux situés aux alentours de la capitale Antananarivo. Des faits semblables ont également eu lieu à Sahandroy dans la région du sud-est (sous-préfecture de Mananjary). Deux individus pris en possession d’ossements humains ont été lynchés à mort par le comité local de sécurité d’un village. Dans une autre localité appelée Bemanonga, près de Morondava, sur la côte-ouest de l’île, des saccages et profanations similaires ont été signalés. Les coupables ou présumés tels, ont été tabassés à mort.
Les pilleurs sans scrupule qui se livrent à ce genre d’actes ignobles, le font semblerait-il, dans l’espoir de vendre ces ossements à des acheteurs éventuels. Personne n’est en mesure de savoir qui sont ces acheteurs, ni même s’ils existent réellement, mais le simple fait que ces ossements peuvent trouver preneurs suffit pour que des crapules se livrent au saccage des tombes.
Quand ce ne sont pas des tombes, ce sont des animaux rares, espèces endémiques en voie de disparition qui font l’objet de trafic ignoble. Les troupeaux de zébus ainsi que les gousses de vanille non matures, font également l’objet de pillages. Généralement ceux qui sont victimes des voleurs sont surtout des petits éleveurs ou des petits paysans sans moyens de défense. Lorsque de tels faits sont signalés aux autorités, à la police ou aux gendarmes, les affaires traînent en longueur à moins de leur donner beaucoup d’argent sous forme de bakchich pour qu’ils acceptent de donner une suite aux plaintes. La misère est grande et l’appareil d’État gangrené par la corruption.