Port-Bouët : non aux déguerpissements. Il faut d’abord reloger tous les mal logés !
CÔTE D’IVOIRE
Dans la commune de Port-Bouët, l’État continue de démolir des habitations de pauvres. Déjà au mois d’avril, policiers et gendarmes accompagnés de Caterpillar avaient débarqué tôt le matin dans le quartier Oryx derrière-warf. Mais vu la mobilisation et la détermination des habitants, les forces de l’ordre ont dû prendre la fuite suite à un affrontement où ils ont perdu la bataille malgré de nombreux blessés dans le rang des habitants. Un mois après, elles sont revenues à la charge comme des lâches en prenant soin d’intervenir aux environs de 10 heures du matin, au moment où les habitants sont au travail ou au marché tandis que les enfants sont à l’école.
Cette fois-ci, les autorités ont réussi leur sale coup. Toutes les habitations dans le périmètre déterminé ont été rasées sans que les habitants aient pu sauver leurs effets. C’est avec les larmes aux yeux que les familles ont retrouvé leurs affaires endommagées et laissées à l’abandon. Le maire s’est présenté dans l’après-midi pour verser des larmes de crocodile ; il a échappé au lynchage grâce à une exfiltration d’urgence.
Les habitants n’ont eu ni dédommagements ni relogements. Selon les rumeurs, ce site abritera une station-service. Voilà le beau cadeau qu’offre le gouvernement à un bourgeois au lieu de construire des logements décents pour les habitants de ce quartier.
Toutes ces frustrations, ces rancœurs qu’emmagasinent les pauvres devront un jour trouver la voie d’une lutte collective sous la direction de la classe ouvrière organisée pour défendre ses intérêts sur le lieu de travail comme sur le lieu d’habitation. Cela fait partie du même combat contre l’exploitation.