Les petits producteurs de noix d’anacarde sont pris en étau entre l’état et les gros négociants

11 mai 2025

Le kilogramme de noix de cajou est acheté aux paysans  entre 250 et 300 Fcfa contre les 425 Fcfa que l’État avait proclamés. Devant ce prix dérisoire qui leur est imposé, des paysans hésitaient à vendre leurs productions. Mais depuis le début du mois de mai, les acheteurs se font rares et beaucoup de paysans se retrouvent avec des récoltes invendues sur les bras.

Dans beaucoup de régions du centre et du nord de la Côte d’Ivoire, l’anacarde est devenu la culture principale. Sa mévente  signifie pour des milliers de paysans la suppression de leur principale source de revenu.

Le Conseil Coton Anacarde (CCA), organisme étatique en charge de cette filière, évoque les nouvelles taxes douanières et la chute du dollar américain qui impacteraient  les exportateurs vietnamiens et indiens qui sont les plus gros acheteurs de noix brutes de cajou ivoiriens qu’ils exportent aux USA après une transformation en amande de cajou.

En Côte d’Ivoire les amandes de cajou sont vendues dans les grandes surfaces à plus de 10 000 Fcfa le Kilogramme. C’est dire que le prix d’achat fixé aux paysans (425 Fcfa) est dérisoire, à peine 4,25 % de ce montant.

L’État ivoirien interdit aux paysans de vendre leurs noix de cajou aux pays frontaliers mais il dit en même temps qu’il n’est pas être en mesure d’acheter la production que les paysans ont encore sous la main et leur demande de « conserver leurs produits dans de bonnes conditions de stockage » en attendant des jours meilleurs. Après avoir joué les gendarmes pour garantir des stocks aux gros bonnets de la filière, l’État abandonne maintenant les paysans à leur sort.