Filtsac : quand les congés deviennent une source d’angoisse

18 octobre 2025

À Filtisac c’est avec un ouf de soulagement que nous partons en congés, parce que pendant un mois nous sommes tranquilles, loin du stress et de la pression de l’usine. Mais revenir, c’est se remettre sous le coup d’une vive pression. Cette année, un collègue a eu un accident vasculo-cérébral (AVC) la veille de la reprise et il en est mort. L’angoisse de la reprise a eu raison de lui. La direction a considéré que ce n’est pas un accident de travail, mais s’il y a une mobilisation nous pouvons lui faire changer d’avis.

Un autre collègue a piqué une crise de démence après avoir reçu sa paie de fin août. Le problème c’est que de retour des congés, pendant deux mois, nous percevons des demi-salaires. Dans cette entreprise, les salaires sont bouclés du 15 du mois en cours au 15 du mois suivant. Du coup, quand nous sommes partis en congé à la fin du mois de juin nous avions reçu une paie de 15 jours. À la reprise en début août, c’est encore un demi-salaire que nous avons reçu, correspondant au solde de la paie du mois de juin. Ainsi, le plein salaire n’est perçu qu’à la fin du mois de septembre.

Déjà avec le salaire entier, on termine difficilement le mois, alors tenir deux mois avec deux fois moins, c’est pénible et il y a de quoi perdre la boule. Ça, c’est encore le cas «enviable» de la minorité des travailleurs qui sont embauchés, mais les journaliers qui constituent la grande majorité partent avec zéro francs et reprennent ensuite le travail avec encore zéro francs ! C’est une profonde injustice !

Et il en sera ainsi tant que nous ne trouverons pas une réponse collective à donner au patron pour mettre fin à cette situation et pour augmenter nos salaires.