Éditorial

La peur et la résignation n’ont jamais permis de protéger les pauvres !

26 juillet 2025

L’élection présidentielle qui se prépare pour le mois d’octobre prochain est, pour le moins, pleine d’incertitudes. Aucun des principaux protagonistes ne figure pour l’instant sur la liste officielle des candidats : Laurent Gbagbo, Tidiane Thiam et Soro Guillaume en sont exclus. Quant à Alassane Ouattara, il laisse volontairement planer le doute sur son intention de se présenter ou pas à un quatrième mandat dont la légitimité lui est déniée par ses adversaires.

Les incertitudes qui planent sur ce futur scrutin sont lourdes de menaces, les populations pauvres ont peur de revivre une période de violence et de cahot. Beaucoup s’en remettent à la providence, d’autres, les inconditionnels de Gbagbo, Ouattara et consorts, se préparent à en découdre. Il y en a parmi eux qui seraient déjà allés consulter leur sorcier ou leur marabout pour que « les balles traversent leur corps sans les atteindre ». Les charlatans sont peut-être entrain de se frotter les mains car ils auront de quoi se faire de l’argent sur le dos des crédules qui espèrent ainsi échapper aux balles et aux machettes ! En tout cas, il n’y a pas de fumée sans feu et il y a fort à craindre que les états-majors des partis en compétition soient déjà à l’œuvre pour mobiliser leurs milices et déterrer les armes cachées. Cela ne présage rien de bon pour les populations pauvres. Dans les familles et entre proches, les gens s’expriment et leurs craintes sont palpables.

Le passé récent nous a montré de quoi les politiciens bourgeois sont capables en matière de violence et de barbarie pour parvenir au pouvoir. Les populations pauvres ont enduré bien des souffrances durant toutes les élections qui ont suivi le coup d’État de décembre1999 jusqu’à nos jours. C’est particulièrement le cas quand arrive une élection présidentielle. Il n’y a aucune différence entre la politique des uns et des autres envers les travailleurs mais tous veulent le pouvoir car c’est un moyen de s’enrichir et d’obtenir plein de privilèges en puisant dans les caisses de l’État et en écrasant les plus faibles. Dans leur soif de pouvoir et en recourant à la propagande à caractère ethnique, xénophobe et nationaliste pour attirer des électeurs, ils jouent sur la vie de millions de personnes en les opposant les unes aux autres sur la base de leur appartenance ethnique ou autres.

Alors, que faire face à ces politiciens démagogues et sans scrupule ? On ne peut pas se contenter d’affirmer que les Gbagbo, Ouattara et consort, c’est du pareil au même, et que ce seront les pauvres qui seront les principales victimes de cette mascarade électorale. C’est une vérité mais cela ne suffira pas à retenir le bras de ceux qui sont prêts à sévir et à tuer. Les prières et les incantations n’ont jamais changé le sort des pauvres, bien au contraire, elles sont utilisées par la classe dominante pour empêcher les pauvres de se révolter contre le système capitaliste.

Il faut que la peur change de camp ! Il faut que s’exprime la parole des travailleurs, de ceux qui veulent défendre leur peau ! Il faut que nous montrions notre force collective pour nous faire craindre de ceux qui veulent nous maintenir dans la misère et dans la soumission. Entre nous, il n’y a ni Bété, ni Baoulé, ni Dioulà, ni « étrangers » mais les riches d’un côté et les pauvres de l’autre ! Prendre conscience que nous, travailleurs, faisons partie d’une même classe sociale et que par-delà notre ethnie, notre nationalité ou notre religion, nos intérêts sont diamétralement opposés à ceux des riches et des exploiteurs, est un premier pas important dans le combat que nous aurons à mener pour changer la société et la libérer de l’oppression et de l’esclavage capitaliste.