Le quotidien des travailleurs – Abobo-Doumé : à qui profite cette injustice ?

11 novembre 2023

Le vendredi 20 octobre, tard dans la nuit, les agents de Sodéci-Cie ont débarqué au village, accompagnés d’un Cargo rempli de plusieurs gendarmes. Comme ils ont l’habitude de le faire dans les quartiers populaires, ils ont fracassé les portes des gens qui dormaient paisiblement. Réveillés en sursaut, vous êtes automatiquement embarqués en direction de la préfecture de police. Ensuite, on vous accuse de fraude sur l’eau ou l’électricité. Cette nuit-là, c’est une soixantaine de personnes, femmes et hommes qui ont été interpelés.

Le comble c’est que chaque personne arrêtée a eût à payer la somme de 750 000 francs pour être libérée. Mais après avoir payé cette somme si gigantesque pour ces familles démunies, celles-ci se retrouvent toujours sans compteur d’eau ni d’électricité alors qu’elles les ont payés.

Voici le récit d’une vieille maman qui raconte le calvaire des siens :

« Nous avons demandé des compteurs d’électricité depuis longtemps. La CIE nous a recommandé de bâtir des niches qui abriteront les compteurs. Mais jusqu’à présent ces compteurs ne sont pas venus.

Quand quelques rares compteurs arrivent, ils sont vendus à prix d’or de 90 000 francs le compteur. N’ayant pas les moyens, nous ne pouvons que nous associer sur des compteurs et payer la facture ensemble. C’est ce que la Cie-Sodéci ne veut pas entendre et appelle cela « branchements parallèles ». Cette nuit, durant la traque, un homme a réussi à s’échapper en laissant derrière lui sa famille. Sa femme voulant se sauver a sauté de l’étage et elle a eu des fractures et blessures graves. Aujourd’hui, elle est hospitalisée au CHU de Cocody. Depuis cet évènement, toute la population vit avec la peur au ventre ».

On se demande où va cet argent que les agents de Cie-Sodéci et la gendarmerie font payer aux populations et pourquoi ces descentes musclées ont-elles lieu si tard dans la nuit dans les quartiers précaires si ce n’est pour terroriser et voler les petites gens.