Leur société – Couverture maladie universelle (CMU) : il y a problème !

19 juillet 2023

65. L’État a lancé l’enrôlement obligatoire pour les élèves à partir de la classe de 6ème. Ce sont des dizaines de milliers d’élèves et d’étudiants qui doivent obligatoirement souscrire à la Couverture Maladie universelle (CMU) pour pouvoir s’inscrire à leur établissement lors de la rentrée prochaine . Actuellement, parents et élèves ont pris d’assaut les quelques centres d’enrôlement où chaque jour l’on se bouscule sous la pluie parce qu’il n’y a pas de salle d’attente. Pratiquement, il n’y a que deux endroits dans chaque commune disposant de deux appareils d’enrôlement. C’est de la souffrance au quotidien quand on voit les files d’attente qui durent des heures.

Pour bénéficier des prestations de la CMU, il faut avoir cotisé sans interruption toute une année la somme de 12.000 Fr, à raison de 1000 Fr par mois. Mais dans chaque commune d’Abidjan, il y a un seul centre sanitaire qui accepte la carte CMU. Souvent, les seuls médicaments autorisés par cet organisme ne sont pas disponibles. Le malade est alors laissé à lui-même. Autres difficultés, le prescripteur doit identifier les médicaments acceptés par la CMU avant de les prescrire. D’où, encore un casse-tête. Et il n’y a qu’un seul médecin spécialisé par centre.

Le CMU serait vraiment une bonne chose si l’objectif de l’État était de permettre réellement à la population pauvre d’accéder aux soins et aux médicaments dans les meilleures conditions. Mais on peut en douter. Si c’était le cas, il aurait obligé les patrons qui emploient les travailleurs à financer leurs cotisations ainsi que celles de leurs familles. Ce serait une goutte d’eau prélevé sur leurs profits. Et pour les autres catégories, ceux qui ne travaillent pas dans les entreprises privées, il serait normal que ce soit l’État lui-même qui les prenne en charge, puisque chacun paye après tout un impôt qui est la TVA de 18%. Cette taxe est systématiquement prélevée par l’État sur la moindre consommation, la moindre baguette de pain, l’huile, le savon, l’électricité, etc. Cela représente au final une grosse somme d’argent pris dans la poche des populations pauvres. Au moins, ce serait utiliser cet argent utilement au bénéfice de tous. Mais, ce serait manifestement trop demander à l’État, déjà qu’il n’ose même pas l’imposer aux capitalistes eux-mêmes.