Éditorial

Pour mettre fin à l’exploitation, le pouvoir aux travailleurs !

22 novembre 2025

Après leur comédie électorale pour élire un Président, le même cinéma continue avec les élections législatives qui se tiendront au mois de décembre. Quelques centaines de candidats se bousculent à la mangeoire pour se disputer 255 postes de députés bien lucratifs, payé 60 fois le salaire d’un ouvrier ! Les gagnants seront généralement ceux qui bénéficient d’une implantation ethnique dans la région convoitée, et surtout ceux qui possèdent un bon paquet d’argent pour acheter, distribuer et corrompre.

Quelle que soit l’issue d’une telle élection, les travailleurs n’ont aucune illusion à se faire car tous ces politiciens, ceux du pouvoir comme ceux de l’opposition, n’ont rien à voir avec nos préoccupations. Ils font partie du même vivier puant dans lequel la grande bourgeoisie pêche son personnel politique, pour ne pas dire ses domestiques politiques. Elle renouvelle de temps en temps ses serviteurs pour donner aux populations pauvres l’illusion d’un changement.

Ces changements se font par des voies plus ou moins démocratiques dans les pays riches disposant d’assez de moyens. Mais dans les pays pauvres dont la Côte d’Ivoire fait partie, il n’y a que des simulacres d’élection quand ce n’est pas des coups d’état militaire comme c’est régulièrement le cas au Burkina Faso, au Mali, en Guinée, au Niger, pour ne citer que les pays de l’Afrique de l’Ouest. Mais, qu’ils soient civils ou galonnés, les dirigeants de nos pays ne sont en fin de compte que des « grilleurs d’arachides » au service des intérêts capitalistes.

 Le vrai pouvoir est entre les mains de la classe sociale qui domine l’économie, c’est-a-dire la grande bourgeoisie. C’est elle qui détient les moyens de production, les banques, le grand commerce, l’agro industrie, etc. C’est elle qui décide de ce qu’elle veut produire et vendre, sans tenir compte des besoins de l’écrasante majorité de la population. Les travailleurs ne représentent pour elle que des esclaves salariés, tout justes bons à être exploités et à produire des richesses dont ils ne profiteront jamais.

Il arrive que la population pauvre se révolte et mette en cause le pouvoir en place, comme ce fut le cas tout dernièrement à Madagascar, où le Président en poste a été dégagé avec un coup de pied au derrière par les populations pauvres fatiguées qu’elles étaient de supporter cette misère, de ne pas avoir, par exemple, accès à l’eau et à l’électricité pendant que la minorité riche ne manquait de rien et continuait de se gaver en pillant l’économie du pays !

Ce genre de révoltes, les riches ne peuvent pas l’éviter du fait de leur rapacité, leur prédation sans limite. Tôt ou tard, elle éclatera aussi en Côte d’Ivoire car les travailleurs et la population pauvre vivent finalement les mêmes réalités, la même exploitation féroce, le même mépris du pouvoir et de la bourgeoisie locale. Mais si ces révoltes se limitent à mettre Paul à la place de Pierre, un civil ou pire, un militaire, comme c’est le cas à Madagascar, ce ne sera qu’un changement de façade. Le problème des exploités qui aspirent à un véritable changement est donc posé ici.

Toute l’histoire de l’humanité, depuis que l’exploitation de l’homme par l’homme existe, se résume à l’histoire des luttes de classes : la lutte des opprimés contre les oppresseurs. Ces luttes sont souterraines jusqu’au jour où les opprimés décident eux-mêmes de se débarrasser de leurs chaines – visibles ou invisibles – qui les attachent à leur servitude ! Alors, le jour de la révolte sonne, les changements qui étaient impossibles deviennent possibles. C’est ainsi que l’histoire des hommes fait son chemin depuis des siècles.

De nos jours, ce sont les travailleurs, femmes et hommes, dans les usines, le bâtiment, les hôpitaux, les écoles, les bureaux, le port, le transport, etc. qui constituent la classe sociale exploitée, ce sont eux qui sont à la base de la production de toutes les richesses. Sans leur travail, aucune économie ne peut fonctionner, et cela à l’échelle du monde entier ! Mais ce n’est pas une condition suffisante pour changer profondément l’ordre social même si la révolte éclate.

Ce qui manque aujourd’hui aux travailleurs, pour prendre eux-mêmes leur destin en main, c’est d’avoir la conscience claire d’appartenir à une même et unique classe sociale par-delà les frontières, quelle que soit son travail, sa corporation, son ethnie, sa nationalité, sa religion ou sa couleur de peau. C’est en tant que tels qu’ils doivent se constituer dès maintenant en une force organisée dans chaque pays, dans le but de prendre le pouvoir le jour venu et être en capacité d’exproprier les capitalistes. Sans cette conscience et sans leur organisation révolutionnaire, aucun changement véritable n’est possible pour les pauvres.

Ce qui est à l’ordre du jour pour les travailleurs, c’est donc de construire cette organisation, c’est-a-dire un parti communiste révolutionnaire et internationaliste. C’est fort d’une telle organisation qu’ils pourront demain renverser la bourgeoisie et mettre fin à l’esclavage salarié ! Les travailleurs pourront alors s’atteler à la construction d’une société débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme et conduire l’humanité vers le communisme, vers une société où toute injustice sera bannie !