Sénégal : une mesure de plus contre la population pauvre

13 septembre 2025

Le gouvernement sénégalais cherche de l’argent pour renflouer ses caisses et ce qu’il a trouvé c’est de le prendre dans la poche des plus pauvres. Sachant que de plus en plus de gens dans le pays utilisent le paiement par mobile money pour acheter des marchandises ou pour faire un transfert d’argent à leurs familles, le gouvernement a décidé d’augmenter les taxes sur ce mode de paiement populaire. Dorénavant il y aura 0,5 % sur chaque transfert et 1,5 % sur les paiements marchands. Ainsi, pour un transfert de 10 000 FCFA, l’utilisateur paiera 50 FCFA supplémentaires, tandis que le commerçant qui reçoit ce montant supportera 200 FCFA de taxes. Le gouvernement espère en récolter environ 220 milliards de FCFA en trois ans.

Cette mesure a été annoncée le 1er août dernier en même temps que le « plan de redressement économique » mais elle n’a pas encore été appliquée. Le président sénégalais et son Premier ministre craignent-ils une vague de protestation populaire, eux qui ne cessent de dire qu’une de leurs préoccupations est la lutte contre la vie chère ?

Ce que la population a vu depuis leur arrivée au pouvoir c’est que le coût de la vie ne cesse de grimper. Le loyer, l’électricité, l’eau, les denrées ont connu des augmentations et les petites gens n’en peuvent plus de se serrer la ceinture. Les maigres salaires des travailleurs ne permettent même pas de faire deux repas par jour pendant que les « nouveaux riches », ceux qui gravitent autour du nouveau pouvoir, étalent leurs richesses avec arrogance.

Le gouvernement se plaint que ses caisses sont vides ? Soit. Mais sa décision de s’en prendre aux plus pauvres est politique. Il ne veut pas toucher aux superprofits des grandes sociétés de pêche qui pillent la côte sénégalaise, des milliardaires des grandes surfaces, de l’immobilier, de l’industrie, de la banque, du transport et autres. Bien au contraire, ils sont choyés !

Quand ils étaient dans l’opposition face au gouvernement de l’ancien président Macky Sall, les dirigeants du Pastef (le parti de l’actuel président et de son premier ministre) faisaient feu de tout bois et promettaient que, s’ils parvenaient au pouvoir, tout allait changer dans ce pays et que la vie de la population s’améliorerait sensiblement, etc.

Aujourd’hui, ceux qui ont voté pour eux et qui ont cru à leurs promesses sont déçus. Diomaye et son compère Sonko ont peut-être raison de se méfier du coup de colère qui peut arriver.