Côte d’Ivoire – 4ème pont d’Abidjan : le 1er ministre a été accueilli comme il se doit !

09 janvier 2024

Les travailleurs du 4ème pont d’Abidjan ont manifesté bruyamment le lundi 18 décembre 2023 pour dénoncer une fois encore les mauvaises conditions de travail qu’ils subissent.

Ce pont est réalisé par CSCEC, une entreprise chinoise qui à son tour a engagé trois sociétés de placement de main-d’œuvre, à savoir : GTS, SAER et SNS. Ce sont elles qui ont en charge le recrutement, la paye des salaires ainsi que la déclaration des travailleurs à la CNPS. Ces ouvriers sont tous considérés comme des journaliers payés à la quinzaine alors que certains ont plus de deux ans de présence.

Sur ce chantier, presque chaque année les travailleurs font grève pour dénoncer les bas salaires, la précarité des contrats, la non-déclaration à la CNPS, les renvois abusifs, etc.

Ce lundi 18 décembre ils se sont de nouveau mis en grève et ont bloqué toutes les activités pour se faire entendre. Ça tombait bien puisque c’était le jour de la visite du Premier Ministre sur ce chantier. À moins d’un mois du début de la CAN, le chantier n’était toujours pas fini, ça commençait donc à urger. Ce qui explique le déplacement du Premier Ministre. C’était aussi une occasion à saisir pour les travailleurs en lutte.

Donc c’est très tôt le matin qu’ils se sont rassemblés sur lieu qu’ils avaient fixé entre eux la veille. Aux environs de 10H, ils étaient plusieurs centaines à s’attrouper sur le pont. La police a tenté de les disperser, mais elle s’est vite rendue compte que les grévistes étaient déterminés et surtout que leur nombre ne faisait qu’augmenter.

Pour calmer l’ardeur des travailleurs avant l’arrivée du Premier Ministre, le coordinateur de L’Ageroute a été dépêché sur le lieu mais il n’y est pas parvenu. C’est finalement le Premier Ministre lui-même qui a mis le pied à terre pour s’entretenir avec les travailleurs, en présence de tous. Pour les amadouer, il a promis que toutes leurs préoccupations seront prises en compte le lendemain. Il a ensuite donné trois millions aux travailleurs pour « les fêtes de fin d’année ». Une miette pour plus de 400 travailleurs.

Le lendemain de leur mouvement, quelques travailleurs ont reçu des contrats à durée indéterminée, mais qu’est-ce que cela signifie puisque la fin des travaux est prévue pour fin février ?  Autant dire que c’est juste une manière de diviser les travailleurs.

Pour le moment, les travailleurs, anciens comme nouveaux, continuent de se mobiliser pour « les droits de fin contrat ». C’est leur mobilisation qui a obligé le chef du gouvernement à les écouter, C’est avec ce même genre d’actions et de mobilisation qu’ils ont une chance d’obtenir leurs dus.