Enfin un nouveau foyer pour les anciens résidents du foyer 49 ! c’est le fruit d’une longue lutte

01 février 2016

Immigration

193 travailleurs africains anciennement résidents du Foyer Léon Gaumont à Montreuil ont enfin trouvé un logement décent dans un nouveau foyer situé au 45 Avenue Pasteur, à Montreuil.

Leur ancien foyer, appelé communément « Foyer 49 », était une usine désaffectée près de la porte de Montreuil. Ils sont arrivés dans cet endroit insalubre en Août 1968. Ils étaient plusieurs centaines, jusqu’à 800, à y être entassés. Les conditions sanitaires étaient telles que nombre d’entre eux y ont attrapé la tuberculose. Très tôt la lutte pour leur relogement décent a commencé. Ils ont refusé de payer le loyer et géré eux-mêmes leur « foyer ». De nombreux autres foyers insalubres de la région. parisienne étaient aussi en lutte pour les mêmes raisons. Les résidents ont créé des « comités de coordination » des foyers en lutte pour augmenter leur force face aux marchands de sommeil et aux autorités politiques qui faisaient la sourde oreille devant leurs revendications.

En 1980 ce foyer-taudis est évacué de force et démoli. Certains ont été relogés par petits groupes dans les autres foyers existant à Paris et en banlieue. Environ 200 n’ont pas accepté de se séparer et ont continué à lutter jusqu’à ce que les autorités les relogent ensemble dans des conditions dignes et où il y ait une possibilité de mener une vie communautaire. Ils ont été parqués à titre provisoire dans un foyer en préfabriqué rue Nouvelle France, à Montreuil. Cela devait durer un maximum de 24 mois mais les autorités préfectorales et municipales n’ont pas tenu les promesses faites. Elles ont décidé d’utiliser la force pour les déloger manu militari et détruire le foyer Nouvelle France en 1995.

Cela n’a pas démoralisé les travailleurs. Ils sont restés plusieurs mois sans logement et ont été contraints de dormir dehors dans le froid, mais ils ont tenu bon et sont restés groupés et déterminés face aux autorités municipales et préfectorales qui voulaient se débarrasser d’eux.

En 1996 ils ont trouvé une usine désaffectée rue du Centenaire (Montreuil) où ils sont restés jusqu’au 22 décembre 2015. Grâce à leur ténacité, ils ont réussi à convaincre les autorités de financer la construction d’un nouveau foyer avec la participation active des résidents et de diverses associations. C’est au bout de tant d’années de lutte qu’ils ont enfin obtenu un nouveau foyer. Ils doivent cela à leur courage et leur détermination.