Journalistes en grève
Mali
Les journalistes du Mali sont en grève depuis le 12 mars. Ils protestent contre l’arrestation du directeur de publication du quotidien « Le Républicain », Boukary Daou. Les autorités maliennes, en particulier le capitaine Sanogo, reprochent à ce journal d’avoir publié une lettre ouverte des soldats contre leurs chefs. Cette lettre des soldats adressée au président de la République malienne, Dioncounda Traoré, dénonçait la position privilégiée du chef de l’armée malienne, et surtout le fait qu’il perçoit un salaire de 4 millions de francs CFA. Boukary Daou est en prison depuis le 6 mars. Voyant que ce dernier est maintenu en prison, un comité de crise installé par les journalistes décide de lancer une grève de journalistes. Il est suivit par la majorité des journalistes.
Depuis le coup d’Etat militaire du capitaine Sanogo, le 22 mars 2012, les journalistes maliens sont en mauvaise posture. Ils subissent des intimidations, des arrestations arbitraires, et même des agressions. Ces derniers temps, les rédactions de certains journaux reçoivent des appels téléphoniques anonymes leur interdisant de diffuser des articles sur la police. Depuis l’intervention de l’armée française dans le nord du Mali, les journalistes maliens n’ont pas le droit de couvrir les zones de guerre. Seuls sont autorisés les journalistes européens, et encore faut-il qu’ils soient « autorisés » et accompagnés par l’armée française.
Les journalistes maliens eux sont tenus d’écrire et de montrer ce que le pouvoir malien leur autorise. Ceux qui ne marchent pas au pas et qui refusent de jouer le simple rôle de griot du pouvoir finissent en tôle.