Une presse au garde-á-vous !
Mali
A Bamako, à la vue des journaux quotidiens exposés sur les kiosques ou sur le rebord du trottoir, on a l’impression que la presse malienne est riche et que les journalistes maliens ont accès à des informations indépendantes du pouvoir sur la situation à l’intérieurs du pays, notamment sur la zone de combats. En vérité, ce n’est que de la désinformation. C’est une presse au garde-à-vous.
Aucune information relative à la situation militaire ne passe sans l’aval de l’armée. Les journalistes sont soumis à la censure. Voici ce que dit le directeur d’un quotidien bamakois : «Nous avons reçu une mise en garde de l’armée : chaque journaliste devra répondre des informations qu’il diffuse. Et le gouvernement a lancé un appel clair : il faut accompagner les efforts de l’armée. L’heure est au sursaut patriotique ». C’est l’armée malienne, et derrière elle l’armée française, qui fournit les images en fonction des besoins de la propagande. Malheur à celui qui ne suit pas les chemins balisés. C’est ce qui est arrivé à l’un des journalistes qui a osé faire une critique du capitaine Sanogo.