La France intervient au Mali pour les intérêts des capitalistes

04 mars 2014

Mali

Lors de son voyage au Mali, François Hollande est parti en chef de guerre, et a fait un discours pour glorifier son succès. Il est indéniable qu’il a été accueilli comme un sauveur par la population malienne. On comprend que pour ceux surtout qui ont connu la terreur des islamistes, c’est un soulagement.

En particulier dans son discours, Hollande a déclaré : « Je n’oublie pas que lorsque la France a été elle-même attaquée (…), qui est venu alors ? C’est l’Afrique, C’est le Mali ! Merci le Mali, nous payons aujourd’hui notre dette à votre égard ! ». En effet, lors de la deuxième guerre mondiale, 140 000 Africains ont été engagés par la France, souvent par la force. Près de 24 000 sont morts au combat. Ce sont des soldats de divers pays d’Afrique noire appelés les Tirailleurs. Ce dont Hollande n’a pas voulu parler, c’est qu’à la fin de la guerre, en

1944, quand il y a eu la démobilisation, ceux-là n’ont pas touché leurs soldes de combattants. Bien entendu ils l’ont réclamé fermement. On leur a promis qu’ils seront payés au Sénégal. Une fois qu’ils sont arrivés à Dakar au camp de Thiaroye, ils n’ont toujours pas été payés. Et lorsqu’ils se sont révoltés, l’armée française les a isolés et massacré les récalcitrants. Il y a eu 70 morts et sûrement plus selon les témoins du pays. En plus après la libération de la France, les anciens combattants africains n’ont jamais touché leurs soldes d’anciens combattants comme il se doit. Les survivants, environ 50 000 en 2005, percevaient une retraite divisée par quatre pour un Sénégalais et par douze pour un Marocain. Ce problème n’est toujours pas réglé aujourd’hui et les survivants se font de plus en plus rares.

Hollande a fait un discours hypocrite. Alors il veut montrer que l’armée française intervient au Mali pas pour des intérêts quelconques mais pour libérer le pays des mains des intégristes. En fait si l’armée française intervient, c’est surtout pour protéger les biens des capitalistes qui se trouvent dans cette région de l’Afrique (le coton, les mines d’or au Mali, le fer en Mauritanie, les mines d’uranium au Niger dont le principal bénéficiaire est la grande société française Avéra, et bien d’autres encore) et non pour défendre le peuple malien des agissements des islamistes..