Logis : l’esclavage capitaliste au quotidien
CÔTE D’IVOIRE
LOGIS est une entreprise de transports de marchandises. Elle emploie plus de 600 travailleurs pour près de 300 camions en circulation.
Voici les propos d’un des travailleurs : « Notre entreprise à ses bases dans trois villes du pays dont la plus grande est située à Abidjan où se trouve la direction. Ensuite, nous avons un site à San-Pedro et un autre à Guiglo. Notre travail consiste à transporter les produits comme les boissons de Solibra ; le caoutchouc de Saph, les produits finis de Nestlé, etc. Nous transportons aussi des marchandises dans les pays de la sous-région.
Il y a 5 ans, naissait notre entreprise avec 2 camions et une dizaine d’employés. À force de nous acharner au travail, l’entreprise a connu un essor rapide qui lui a permis d’avoir aujourd’hui plus de 200 camions de transport de marchandises. Malgré ces efforts, nos conditions de travail restent précaires. Aucun des travailleurs n’est déclaré à la CNPS. La majorité est sous contrat à durée déterminée ou des journaliers. La direction ne cesse de nous accuser de vol alors que les camions sont dotés de GPS.
Les renvois se font sans aucune demande d’explication permettant aux travailleurs de donner leur version des faits. Nous travaillons sans repos car nous sommes appelés à tout moment s’il y a des marchandises à transporter. Mais en cas d’accident suite à la fatigue accumulée, les réparations de l’engin endommagé sont au frais du conducteur du véhicule.
Nous nous rendons sur les sites très tôt le matin à 7h 45 et souvent nous y restons jusqu’à minuit voire 6h du matin en attendant que les camions soient chargés. Mais la direction ne prend en compte que le temps du transport des marchandises et non le temps perdu sur le site.
Les salaires sont bas, nous sommes obligés de nous surpasser en faisant plusieurs longs voyages afin d’avoir des frais de voyage pour arrondir les salaires à la fin du mois. Quand nous avons la chance d’être chargé très tard la nuit, la direction nous verse 3000 F comme supplément ».
Depuis quelques mois, le feu couve sous la cendre. Alors, espérons que cette fois-ci, une flamme en jaillisse pour donner un peu de lumière aux travailleurs.