Mafia d’hier et mafia d’aujourd’hui autour de la vanille
Madagascar
Actuellement c’est la période de la récolte de la vanille. Les commerçants de cette épice se plaignent que d’année en année la récolte se dégrade et que sa qualité baisse. En effet la plus grande partie des gousses est cueillie avant la date officielle établie par le ministère de l’agriculture. Ces gousses sont donc immatures. La raison de la cueillette précoce est que des voleurs se livrent à des razzias y compris nuitamment dans les plantations. Ensuite la marchandise est vendue à des collecteurs peu regardants et écoulée à travers des réseaux de trafiquants.
Ces commerçants dénoncent l’existence d’une mafia dans la filière et se plaignent que les fonctionnaires qui sont censés appliquer les règlementations sont complices des trafiquants.
Certains producteurs vont jusqu’à faire tatouer les jeunes gousses bien avant qu’elles ne soient cueillies afin d’établir une sorte de traçabilité de leur provenance. Mais ces procédés ainsi que bien d’autres, se révèlent dérisoires face aux réseaux mafieux qui sont organisés pour en profiter au maximum.
Le cours actuel de cette précieuse épice dont Madagascar est le premier producteur mondial, est d’environ 200 euros le kilo, ce qui correspond à un peu moins d’un an de salaire d’un ouvrier. Donc on peut dire que ces « opérateurs » patentés, qui ont pignon sur rue sont eux-mêmes de fieffés voleurs. Dans l’usine de transformation de Sambava, une des plus importantes du pays, le patron se livre à des actes humiliants : à chaque fin de service il fait palper les ouvrières afin de s’assurer qu’aucune gousse de vanille ne soit dissimulée dans les parties intimes.
En fait les riches se volent mutuellement ; leur mode de fonctionnement c’est le pillage, l’exploitation des travailleurs, avec le mépris en plus. Le capitalisme, c’est ça. Les commerçants se mènent une concurrence féroce pour avoir chacun une grande part du gâteau. Et quand ils réclament une réglementation, c’est à leur profit et uniquement à leur profit.