Manifestations contre la Minusma et Barkhane
Mali
Le 9 octobre dernier, deux camps militaires (Mondoro et Boulkessy) situés près de la frontière avec le Burkina Faso, ont été les cibles d’une attaque armée des djihadistes. Il y aurait eu au moins 30 morts et une «soixantaine de disparus ». Selon certains médias locaux, une vingtaine de véhicules, dont certains équipés de mitrailleuses, ont été emportés par les djihadistes. Deux hélicoptères et une dizaine de véhicules auraient été incendiés et le camp de Boulkessy détruit. C’est, parait-il, l’attaque la plus meurtrière depuis 2017.
Le gouvernement malien affirme que les soldats maliens ont livré bataille et tué 15 djihadistes. Mais selon une source non gouvernementale, les militaires maliens se seraient « repliés dès le début de l’attaque » en abandonnant la caserne.
Lorsque les nouvelles ont circulé dans le pays et que les familles des victimes ont appris qu’elles ont perdu leurs fils, des manifestations de colère ont éclaté dans plusieurs localités. À Sévaré, plus d’un millier de personnes sont sorties dans la rue pour demander le départ des troupes étrangères. Elles reprochent à la Minusma (Mission des Nation Unies pour le Mali) et aux troupes françaises de Barkhane de ne pas les protéger contre les attaquants. Au cours de cette manifestation, un magasin de la Minusma a été vandalisé. Voyant que la colère ne s’apaisait pas et qu’elle était aussi dirigée contre le gouvernement, celui-ci a décrété le couvre-feu.
Le président malien a tenté de rassurer la population en expliquant que les troupes de la Minusma et de Barkhane sont au Mali à la demande de l’État malien pour assurer la sécurité de la population. Mais les gens ont des yeux pour faire la différence entre ce qu’on leur dit et ce qu’ils observent sur le terrain. La réalité c’est que les troupes françaises sont là avant tout pour défendre les intérêts géostratégiques de l’impérialisme français.