Rentrée scolaire perturbée par l’insécurité
Mali
Le 3 Octobre a été le jour officiel de la rentrée scolaire au Mali, mais de nombreuses écoles sont restées fermées, notamment dans le nord du pays ainsi que dans la région de Mopti, notamment.
Dans la région Nord, du côté de Tombouctou, les enseignants ont fait une grève de 48 heures pour réclamer une prime d’insécurité de 50 000 Francs Cfa par mois alors que le gouvernement ne leur propose que la somme dérisoire de 1 000 Cfa par mois (1,52 euro). Ils réclament aussi une indemnisation suite aux événements de 2012. Selon le porte-parole des enseignants grévistes : « Il y a des enseignants qui ont perdu leurs biens, qui ont été traumatisés pendant l’occupation ». Ils réclament aussi une égalité de traitement en ce qui concerne le déroulement de leur carrière par rapport à leurs collègues qui enseignent dans le Sud. Le bras de fer ne fait que commencer à l’occasion de cette rentrée scolaire, mais si les autorités font la sourde oreille devant leurs revendications, le mouvement pourrait se durcir.
Dans la région dépendant de l’Académie de Mopti, 115 écoles sur 665 n’ont pas ouvert leurs portes à cause de l’insécurité qui y règne. Le directeur de l’Académie explique sa crainte : « Ceux qui ont pris les armes, les jihadistes, ont menacé les directeurs d’écoles, leur interdisant d’ouvrir les écoles […], nous avons des conseillers pédagogiques qui ont été assassinés ».
C’est le cercle de Ténenkou qui est le plus touché. 80% des établissements sont fermés, notamment en brousse, les enseignants craignent pour leur vie car ils ne se sentent pas du tout protégés par les autorités. Ils sont allés se réfugier dans les grandes villes en attendant le retour au calme dans les lieux où ils doivent enseigner.
Combien de temps va durer cette insécurité ? Personne ne le sait. En attendant, ce sont les enseignants, les élèves et les parents d’élèves qui pâtissent de cette situation déplorable.