Éditorial

Solidarité avec les migrants, victimes des guerres, de la pauvreté, des bandes armées et des dictatures corrompues

08 juillet 2015

ÉDITORIAL

Le 2 juin, la police a évacué près de 400 migrants installés dans un campement de fortune sous le métro aérien entre Barbès et La chapelle. La majorité d’entre eux venaient d’Erythrée, du Soudan et d’Ethiopie. Depuis plusieurs mois ils vivaient dans des conditions d’insalubrité scandaleuses avec seulement trois toilettes et un seul point d’eau.

Ces personnes ont été évacuées vers des hébergements temporaires que la plupart d’entre elles ont dû quitter au bout de quelques jours.

La ministre de la santé, Marisol Touraine, qui a justifié l’évacuation au nom des risques sanitaires, n’a pas eu honte de dire que « la France accueille des migrants ». La Commission européenne a demandé le 27 mai aux États de l’Union Européenne de prendre en charge sous deux ans 40 000 candidats à l’asile et 20 000 réfugiés. Le chiffre fixé pour la France est de 9 127 personnes, mais le gouvernement français refuse ces préconisations. Cela représente la moitié des 20 000 réfugiés accueillis chaque année dans ce pays de 67 millions d’habitants et dont les dirigeants sont impliqués dans les guerres impérialistes aux quatre coins de la planète.

Le nombre total de réfugiés de par le monde a atteint des sommets en 2014. Selon le HCR (Haut-commissariat pour les réfugiés des Nations unies), il y aurait eu 60 millions de personnes réfugiées en 2014. Selon cet organisme « chaque jour 42 500 personnes sont devenues des réfugiés, des déplacés internes ou des demandeurs d’asile». Et depuis le début de cette année ce nombre déjà élevé est en nette augmentation.

Les guerres et les dictatures ne sont pas les seules causes de cette migration forcée. Les migrants fuient aussi le chômage de masse et le dénuement extrême dans les villes surpeuplées où l’exploitation est féroce dans les nouveaux bagnes capitalistes entre les mains des sociétés multinationales. Dans cette situation de chaos et de misère, ils ne savent plus où aller, beaucoup finissent par mourir d’épuisement, de soif, de faim dans le désert ou noyés en mer dans les naufrages d’embarcations entre les mains des trafiquants.

Aux cotés des puissances impérialistes, les dictateurs qui gouvernent la plupart de nos pays et qui pillent les caisses de l’État, ont leur part de responsabilité dans cette situation.