Rentrée des classes : pas pour les enfants des pauvres !
La rentrée scolaire a été fixée au début du mois de septembre. Nous sommes en fin septembre, mais les classes sont encore à moitié vides dans la beaucoup d’établissements.
La date limite pour la préinscription en ligne, entre 3000 Fr et 6000 francs selon les établissements, a été fixée au 8 septembre. Mais constatant que de nombreux élèves ne s’étaient pas enregistrés, le ministère de l’éducation a bien été obligé de prolonger jusqu’au 30 septembre.
Par exemple à Abengourou, jusqu’au 26 septembre 2024, Il y avait encore 9.204 élèves non-inscrits et 26.962 élèves qui n’avaient toujours pas rejoints leur établissement, sur un effectif attendu de 57.921 élèves au secondaire.
Ce constat est pareil dans toutes les régions du pays. Après le paiement de la préinscription en ligne, il y a encore le paiement de l’inscription dans les établissements, auxquels vient encore s’ajouter souvent les frais de scolarité et le coût des fournitures scolaires. Pour faire face à toutes ces charges, les parents doivent faire beaucoup de sacrifices, alors que les revenus ne suivent pas.
Dans les villes, même avec un seul élève en charge, les parents ne s’en sortent souvent que grâce à des « prêts scolaires » qu’il faudra ensuite se saigner pour rembourser. Quand la famille a plusieurs enfants à scolariser, certains élèves prennent le chemin de l’école avec beaucoup de retard, d’autres n’y vont pas par faute de moyens.
Dans les zones rurales, le départ à l’école dépend beaucoup de la vente des principales cultures de rentes. Beaucoup de parents ne pourront scolariser leurs enfants qu’au mois d’octobre après avoir perçu l’argent de la vente du café-cacao.
À Abidjan, il y a aussi le cas de ces enfants de quartiers populaires qui ont subi les déguerpissements de leur quartier. Quand ce n’est pas l’école qui a été rasé, ce sont les habitations ou le petit commerce qui servait de source de revenue à la famille.
La propagande de l’État sur « l’école gratuite et obligatoire pour les moins de 16 ans » est complètement fausse. La scolarisation des enfants des familles pauvres n’est pas une priorité pour la bourgeoisie et pour les autorités qui se succèdent au pouvoir.