Une femme élue présidente

05 novembre 2018

ÉTHIOPIE

Après la démission du dernier président Mulatu Teshome, les parlementaires éthiopiens ont désigné le 25 octobre, à l’unanimité et pour la première fois, une femme, Sahle-Work Zewde, comme présidente du pays. Elle est le quatrième chef d’État en Éthiopie depuis l’adoption de la Constitution de 1995.

Le poste de président est essentiellement honorifique. C’est le Premier Ministre, Abiy Ahmed, qui a tout le pouvoir. Sahle-Work Zewde fait partie du sérail. Elle a été, dans le passé, ambassadrice en France, au Sénégal, puis représentante de l’Éthiopie pour le bloc de développement du groupe est-africain. Enfin elle a occupé le poste de représentante de l’ONU auprès de l’Union Africaine.

Sahle-Work Zewde n’est pas la première femme à être présidente en Afrique. Il y a eu tout d’abord Ellen Johnson au Libéria depuis 2006, Joyce Banda au Malawi et Catherine Samba-Panza en Centrafrique.

La Présidente promet de tout faire pour améliorer le sort des femmes. Est-ce que cela dépassera le stade de la promesse ?

Quant au Premier ministre, Abiy Ahmed, n’a pas fini de surprendre. Il a rétabli des relations normales avec l’Érythrée tant sur le plan politique qu’économique. Et maintenant il vient de nommer dix femmes sur les vingt ministres du gouvernement. Il profite d’une certaine popularité pour prendre des mesures d’apaisement. De nombreux journalistes et opposants ont été libérés. Des organisations d’opposition sont rentrées d’exil pour avoir une existence légale.

Tout cela ne sert qu’à montrer aux grands dirigeants impérialistes qu’ils peuvent compter sur lui pour maintenir un pouvoir fort et le calme dans le pays. Mais la pauvreté, le chômage et les bas salaires restent le lot de la population.